J’aurais pu, pour cette rubrique, m’arrêter sur l’un des artistes vu ce mois-ci. Il y avait le choix. J’ai eu beaucoup de coups d’amour! Mais je préfère parler de quelqu’un que je n’ai pas encore cité ici. Ce n’est pas forcément le plus fort rencontré en juin. Mais c’est une belle découverte qui m’a fait passer un agréable moment.
Il s’agit du céramiste Didier Joly, dont j’ai vu le travail au Couvent de Treigny (89), dans l’exposition « D’ici et d’ailleurs ». Le principe était de présenter des duos: un membre de l’association des potiers locaux et son invité. Je crois que Didier Joly vient de Haute Normandie, son hôte était Colette Biquand.
Je pense que ce qu’il présentait à cette expo n’est pas son travail habituel. Peut-être ses recherches actuelles. De toute façon, très intéressant. Didier Joly a juxtaposé deux matières, le verre et la terre, réunies pour chacune des pièces exposées. Deux matières dont il a gardé le caractère un peu brut, suffisamment pour que les deux se marient bien. Mais deux matières suffisamment différentes pour faire choc. Toutes les deux, en tout cas, ont le feu en commun…
Elles s’accueillent l’une l’autre. Elles se lovent l’une dans l’autre. S’appuient l’une sur l’autre. Dense, opaque, la terre est colorée, marbrée de brûlures… Épais mais translucide, le verre est blanc, capteur de lumières et de reflets…
-L’une est le mur, l’autre la fenêtre.
-La terre est infranchissable.
Le verre laisse passer quelque chose.
On se surprend à croire la terre solide et le verre fragile.
Mais je crois que l’on se trompe.
Ils forment couples inébranlables.
-Un jour, une goutte d’eau et un morceau de glaise se sont rencontrés.
Ils se sont figés, fossilisés.
Et sont restés ensemble.
La goutte est peut-être devenue glace.
Le morceau de glaise pierre de volcan.
cliquer sur les visuels pour agrandir, en deux fois
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