Recevoir un email pour chaque nouvel article?

Loading

LEIT motifs, Galerie L’Escale

Le collectif d’artistes LEIT motifs expose jusqu’au 6 décembre, 4 artistes, Virginie Barthélémy, Patrick Carroué, Sylvie Denizot, Joë Fernandez, à la Galerie l’Escale de Talant, esplanade Michèle Soyer, « Merveilleux Ordinaire ». mardi, jeudi, vendredi 14-18h30; mercredi 10-12h30 et 14-18h30; samedi 10-12h30. Questions !

Cette exposition de LEIT motifs à Talant m’a fait me poser quelques questions !

Dès l’affiche, déjà, je n’ai guère envie de m’y rendre. Ce fond noir, avec photo dans les gris et blancs, sans vaiment d’attache du regard, accompagnée d’un titre qui annonce le contraire de cette ambiance grisouille: « merveilleux ordinaire « ! Bon ! Allons voir quand même, par curiosité.

Dans le hall, à l’accueil, je stoppe, le dit d’annoncer mon intention de visiter l’expo. Et peut-être d’avoir quelques infos. La personne présente, fort aimable avec la maman qui inscrit son fils à une animation communale, ne me regarde pas une seconde, même quand son dialogue prend fin. Elle se lève et disparait par derrière. Je jette un oeil dans une vitre, pour m’assurer que je ne suis pas devenue un fantôme .

Je me dirige donc vers la belle salle de la Galerie: me voilà sur place ! Zut ! Impression de grand vide … ! Rien qui attire ! Des choses dispersées…

L’astuce talantaise pour faire voir de l’art à tout le monde c’est que la traversée de la Galerie est obligatoire pour aller dans la bibliothèque ! Bien pensé ! Sauf que, le temps que je visite tranquillement l’expo, personne ne s’y arrête. Et c’est mercredi, parents et enfants circulent allègrement dans ces lieux de culture.

Virginie Barthélemy

Je me débrouille comme je peux avec les papiers déposés sur une table. Plan de l’expo, document de visite (très bien)… J’analyse les numéros, les noms, les emplacements. Je fais plusieurs allées et venues d’un mur à l’autre pour comprendre l’objectif et le sens de cette expo, et, surtout, qui fait quoi. Je me sens seule. Si seule.

Joë Fernandez (ci-dessus)

Ouf ! Je commence lentement à prendre plaisir: des traits, des empreintes, des reflets, des superpositions, des « écriffures » (j’adore!), des transparences … J’y suis enfin ! Tout est d’une grande subtilité. Délicatesse et discrétion. Quelques végétaux séchés glorifiés. Quelques traits à l’encre de Chine pour dire les herbes. Quelques traces de plantes mémorisées. Les artistes font leur boulot !! Voir ce qu’on ne voit pas. Repérer ce qu’on a laissé de côté. Et, en faire quelque chose. De presque sacré. L’artiste intervient sur le réel. C’est son rôle, je crois.

Virgine Barthélemy (ci-dessous)

Sylvie Denizot (ci-dessus)

Sans doute suis-je tombée le mauvais jour. Cette exposition mérite qu’on y attire du monde, qu’on accueille le visiteur, qu’on le guide un peu etc. Ce ne fut pas le cas pour moi. Et je me mets à la place de celui qui débarque ici, sans être trop habitué à ce genre de visite. Bouh …

En partant, j’ai revu la dame de l’accueil. Elle a fait un gros effort (après avoir retiré son sourire de sa face) en acceptant de me poser des flyers du Rez-de-Jardin , petit lieu d’art à Fontaine-lès-Dijon, dans son présentoir.

Echanges à claire-voie, Galerie La Source

La Galerie La Source, Fontaine-lès-Dijon, a accueilli en novembre 2025 l’exposition « Echanges à claire-voie » de deux artistes Michèle Millerot et Francis Orzel. Du mercredi au dimanche compris, 15h30-18h30.

Avec quel soin minutieux ils ont travaillé la mise en scène de leurs oeuvres ! Incroyable ! On l’imagine, pas à pas, en cheminant de salle en salle au premier étage. Chaque détail compte, le choix des pièces exposées, leur assemblage, leur positionnement, les éclairages… On sent les réflexions, les décisions difficiles, les multiples modifications, les questions, les discussions …

Et le résultat est concluant ! On est bouche-bée ! Happés ! Touchés !

Francis Orzel et Michèle Millerot ont réussi à inventer un univers bien à eux et à nous en ouvrir les portes. Leur propre bonheur à monter une telle exposition nous est communiqué.

De son travail de plasticienne sur les tissus anciens et sur tous les napperons, linges, accessoirs et habits du passé, Michèle Millerot passe à une réflexion sur l’écoulement du temps, sur la mémoire, sur les souvenirs familiaux, les liens entre générations. Une douce nostalgie. Les installations comportent des objets, des photos, des écrits, des personnages en silhouettes …

Et Francis Orzel, autre artiste plasticien, se glisse dans ce monde-là avec une aisance étonnante, lui qui, depuis quelques années, est dans une recherche inlassable sur le carton ondulé. Ses tableaux donnent à voir des paysages improbables, profonds, harmonieux, mouvants, transparents … Et, ici, il rejoint les dentelles et broderies de Michèle Millerot.

Il sort (enfin !) ses « trames » du fond de son atelier, celles qu’il utilisait quand il faisait de la peinture à l’aérographe, et partage ainsi, parfaitement, avec Michèle, cette ambiance presque insaisissable, fantomatique et lointaine de certaines parties de l’expo.

La salle d’accueil, au rez-de-chaussée, ne plonge pas tout de suite dans le monde que l’on va découvrir à l’étage. Mais, déjà, on fait connaissance avec leur travail « ajouré » (comme disent eux-mêmes les deux artistes) qui joue avec les lumières et les plans, qui entrelace les lignes, qui fait bouger les ombres … Un avant-goût des cabinets mystérieux et ouatés qui nous attendent après l’escalier !

cliquer sur les visuels pour agrandir

Aline Isoard – Galerie Le Trigram

A la Galerie Le Trigram, 29 rue Charles Dumont à Dijon, l’invitée début 15 novembre 2025 était Aline Isoard, artiste plasticienne bourguignonne. « Géométrie du paysage » est le titre. Du jeudi au samedi 14-18h.

Elle ne gratte pas la photo comme d’autres le font, souvent avec rage, dans le but d’effacer un mauvais souvenir par exemple. Dans ce cas-là la griffe est visible, et, éventuellement, elle cherche à cacher quelque chose ou quelqu’un. A l’éliminer. A le faire oublier.

Aline Isoard gratte, oui. Mais tout en délicatesse, le geste léger. Elle enlève quelque chose de ses photos, oui. Mais c’est juste une poudre de surface qu’elle retire par endroits. Elle « dépigmente » dit-elle.

Quand cette fine pellicule a disparu, jusqu’à faire apparaître le blanc du papier parfois, la photo se métamorphose doucement. Discrètement. Elle offre soudain une matière au regard. Comme une peinture ou un dessin. On pense au pastel sec ou au graphite. Elle devient objet. L’intervention de l’artiste a permis au réel de se montrer autrement. Une frontière est franchie. Passage à l’art !!

Aline Isoard, en plus, a un rituel: elle prend ses photos depuis la voiture, en roulant, côté passager (!). Et elle ne cherche pas à tricher. Les reflets ou l’essui-glace du pare-brise peuvent être présents ! Les sujets sont souvent ceux de la banalité des bords de route. Pas d’humains, pas d’animaux. Ombres et végétation ou ponts d’autoroutes. Mais l’image acquiert de la personnalité et de l’originalité grâce au travail-même de la plasticienne, à son intervention.

Ces prises de vue en mouvement ont leur importance. On est dans un trajet. Dans un passage, décidément… Il y a comme un glissement d’un état à un autre.

Autre chose de très intéressant aussi: Aline Isoard laisse toujours un fragment de la vraie photo dans son oeuvre (au centre, la plupart du temps), une partie qui n’a pas été touchée par ses outils. La réalité montre encore le bout de son nez! Comme un écran qui diffuserait encore quelques restants de cette réalité (plate et lisse!) Peut-être un point de départ d’où l’on est partis, avant de s’échapper « ailleurs »!

Cliquer sur les visuels pour agrandir

Joëlle Bondil, Galerie Le Trigram

L’exposition de la plasticienne Joëlle Bondil s’intitulait « Polysème » . C’était à la Galerie Le Trigram, rue Charles Dumont, à Dijon. Automne 2025. Du jeudi au samedi, 14-18h30 (C’était un retour de résidence de l’été, au Trigram).

C’est bien elle. On la rencontre pour la deuxième fois à la Galerie Le Trigram. Et on la « remet » (comme on dit). Sauf que… elle ajoute, en quelque sorte, des couplets au refrain. (Elle avait exposé en 2023)

Joëlle Bondil est toujours comme une brodeuse de fils, une dentelière, une tisseuse de réseaux éthérés. Evoquant cartographie ou maillage textile, son dessin scrute le très petit, fouille le dedans… Ou, peut-être, cherche la trame des choses. Poésie délicate et paysages rêvés.

Toujours la même, donc. Mais avec un approfondissement de la réflexion, une avancée dans la démarche. « Polysème » est le titre si bien choisi de son expo. Polysème parce que, au sein d’une même entrée, il y a plusieurs significations (oui ! J’ai cherché le mot dans le dictionnaire !) . L’artiste expérimentes diverses techniques. Décline son sujet en divers matériaux.

Et on marche à ses côtés, de céramique en tissus, de graphite en monotype, de cire en encre…Ce travail sur le processus créatif est bien intéressant !

Cliquez sur les visuels pour agrandir

Dagmar Cyrulla, Galerie La Source

A Fontaine-lès-Dijon la Galerie La Source s’offrait l’artiste australienne Dagmar Cyrulla! C’était à voir absolument! Automne 2025 Du mercredi au vendredi 15h30-18h30, samedi et dimanche 15-18h30.

C’est une excellente surprise que cette exposition de rentrée à La Source! Il y a assez longtemps qu’on n’avait pas vu une qualité de dessin et peinture comme celle-ci dans cette belle Galerie de Bourgogne! Et tout en étant dans la modernité.

Dagmar Cyrulla peint des scènes intimes, quotidiennes. D’un pinceau à la fois vif et maîtrisé, elle parle de la femme. Dans sa vie privée. Dans sa relation au corps, à la solitude, ou à l’enfant et à l’homme… L’artiste la surprend dans la chambre, la salle de bain, le salon…

On est tentés d’évoquer Edward Hooper dans ce qu’il y a de silence, de secret et presque d’irréel dans les scènes peintes par Dagmar Cyrulla. Quelque chose s’est arrêté. Est-ce à cause de notre regard indiscret? Le temps s’est figé. Les mouvements et les gestes sont stoppés dans leur élan.

Ce sont peut-être les petits formats, nombreux au premier étage de la Galerie, que je préfère. Ils conviennent parfaitement au caractère « domestique », intérieur… à l’abri des regards (!) de ces tableaux. Dans la salle du rez-de-chaussée, les grands formats sont évidemment une réussite aussi. On y apprécie mieux le geste pictural, le travail de la matière et de la couleur.

cliquez sur les visuels pour agrandir

Anne Girard, « Livres etc… » au Rez-de-Jardin

En septembre 2025 exposait la plasticienne Anne Girard dans le petit espace d’art de Fontaine-lès-Dijon, Le Rez-de-Jardin, 11 rue d’Artois. Vendredi 14-19h. Samedi et dimanche 11-19h.

Rien au mur pour cette exposition ! L’artiste Anne Girard a choisi de montrer « l’objet livre ».

En îlot central du petit espace Rez-de-Jardin, donc, des volumes. Posés, dressés, suspendus, ouverts, fermés, roulés, étalés, pliés… (J’aime l’ambiguïté du mot « volume » : à la fois une sculpture qui occupe l’espace et un synonyme d’ouvrage relié)

Tout est dans le « etc… » du titre de cette expo ! Car, bien sûr, ce ne sont pas vraiment des livres ! Mais plutôt des intuitions de livres, des évocations, des suggestions…Autre chose, quoi ! Des « etc… ! » (Il y a même des « livres » qu’on ne peut pas ouvrir! )

Présenter un objet tout en ne le montrant pas réellement ! Et, à sa place, en présenter un autre qui le figure ! Qui convoque notre mémoire, nos références, nos images, nos réflexes. Tout ce que nous avons enregistré sur le sujet « livre ». Nous permettre ainsi d’apprécier cette réinvention du livre par l’artiste.

Et le papier ? Essentiel dans le travail d’Anne Girard. Depuis très longtemps. « J’aime sa souplesse, sa fragilité, sa générosité ». Il est ici le support des émotions, sensations, récits, souvenirs… Tel un vrai livre… mais sans mots !

On se demande parfois si la matière n’intéresse pas davantage l’artiste que le contenu spirituel lui-même. « J’utilise des détails de mes peintures, gravures, dessins, monotypes, je les déchire et les recycle. Je manipule, j’assemble, je superpose, j’efface. Je retravaille toute cette matière avec des encres, des craies, de l’acrylique. »

C’est aussi ce qui nous plaît dans l’œuvre de Anne Girard. La richesse du geste, des techniques variées et des réutilisations des œuvres passées fait de chaque pièce une aventure plastique passionnante.

Plaisir, en plus, d’avoir le droit de toucher, ouvrir, feuilleter… Et, comme toujours au Rez-de-Jardin, l’artiste est là en permanence pour qu’on puisse échanger avec elle.

cliquez sur les visuels pour agrandir

Joseph Ginet, Dole

En juillet 2025, une rétrospective de l’oeuvre de l’artiste plasticien sculpteur Joseph Ginet. avait lieu au cloître de l’Hôtel Dieu, à Dole, Jura. Une organisation de Mac2 (Festival musique classique et art plastique) 15-19h.

Qu’il les dessine sur le papier ou les construit dans l’espace, en bois, bronze, terre cuite oxydée, fonte ou céramique (Raku), les lignes de l’artiste Joseph Ginet donnent la direction du ciel. Ou plutôt, réunissent terre et ciel.

Dans cette exposition rétrospective de l’Hôtel-Dieu de Dole, j’ai tenté de regarder ses sculptures extérieures depuis la galerie supérieure… Mauvaise idée! Elles perdaient de leur verticalité. Aplaties, soudain! Or, ce sont des oeuvres qui se dressent. Qui « tiennent debout ».

Noires et dressées, elles impressionnent d’abord par une sensation d’équilibre. Quelque chose qui « tient », qui peut vous prendre la main et vous faire traverser les obstacles les plus branlants… Et puis, vient l’impression de paix, de silence, d’élévation. A l’intérieur, dans la salle du cloître où se prolonge l’expo, les pièces qui accueillent le visiteur ont la sagesse et la noblesse des moines… En dialogue avec l’architecture du lieu, et avec les dessins aux murs. (J’en aurais peut-être exposer moins, pour garder l’idée d’épure, et mettre davantage en valeur les sculptures, mais c’est un choix)

Ce qu’on apprécie aussi dans ce travail de Joseph Ginet c’est la matière. A la fois travaillée et comme restée brute… L’artiste intervient dessus. (Ou bien il la fabrique lui-même). Il crée des formes. Il associe, il superpose, il fend etc. Mais la matière reste première.

Mélanie Berger, Ateliers Vortex

L’exposition « Reprises » de Mélanie Berger, aux Ateliers Vortex, à Dijon, 70 rue des Rotondes, était à voir en juin 2025. Du mercredi au samedi, 14-18h.

Avec Mélanie Berger (avec son travail exposé en tout cas!), dans la grande salle blanche et lumineuse du premier étage des Ateliers Vortex, on se sent bien… Quel est son secret? Je crois qu’elle a pensé à nous en montant son exposition: nos attirances, nos respirations, nos repos, nos réflexes, nos envies… Elle nous guide par la main! C’est une scénographie calculée et réussie.

Ses dessins et peintures ont une discretion, une modestie, une simplicité apparentes qui ne nous en mettent pas plein la vue. Rien de spectaculaire. Tant mieux. Ce sont des feuilles de papier (ou de toile) assemblées, parfois superposées, parfois enroulées. Elles sont peintes. La palette est plutôt douce, à tendance jaune et verte, avec mille nuances et quelques pas de côté vers des rouges orangés. Le geste pictural de l’artiste est là: court, volontaire, énergique.

Au mur ou au sol, ces feuilles colorées s’offrent comme des livres à feuilleter du regard. Ou comme des manuscrits anciens à effleurer des yeux respectueusement. Les différentes épaisseurs et matières créent la variété et les transparences. Un côté géométrique et « rangé » de ces assemblages nous rassure en quelque sorte: on suit des lignes (bien marquées par des baguettes métalliques). C’est encore une façon de nous guider.

Quand on sait que Mélanie Berger a repris des fragments d’oeuvres anciennes, on comprend son titre d’expo « Reprises ». Ambiguïté du mot: en couture, on rapièce ainsi certains défauts de tissus en superposant des pièces rapportées, ce sont des « reprises » aussi!

En tout cas, travail de plasticienne qu’on ne peut pas prendre à la légère. On est dans une musique, dans une balade au milieux de paysages etc… Il se passe quelque chose dans cet espace du Vortex, c’est sûr.

Céline Roblin, bronzière

J’ai envie aujourd’hui de vous parler d’une sculpture que j’ai vue dans l’atelier de Céline Roblin, bronzière, à Fontaine Française (21), à l’occasion de ses portes ouvertes (avril 2025). Un visage de bronze dans un arbre…. !

Cette artiste est sculptrice (la terre, l’argile). Mais elle poursuit le processus jusqu’à fabriquer ses moules, et à y couler le bronze en fusion etc. Elle travaille à l’ancienne (fonte à la cire fondue). Bref, je ne rentre pas dans le détail technique, je n’en suis pas capable, mais allez la voir. Elle vous expliquera. Elle « maîtrise toutes les étapes de fabrication » dit-elle sur son site… (https://www.celine-roblin.fr/). C’est assez rare pour être signalé.

Elle s’est peu à peu spécialisée dans le végétal. Et c’est ça qui m’a touchée. A partir de feuilles, de brindilles et de morceaux d’écorce, elle réalise des pièces de bronze, fines, déchiquetées, dentelées… Ce contraste entre la matière naturelle, brute, et le métal précieux est particulièrement intéressant.

Maintenant, il faut manipuler cette idée pour parvenir à des oeuvres qui ne soient pas seulement « jolies » et décoratives. Céline Roblin cherche. Elle dit qu’elle « extrait les âmes du bois »…. C’est tout à fait ça. Mais côté technique, souvent, elle se heurte à des obstacles. D’un côté elle a le végétal, de l’autre la pièce de bronze dont elle est issue (empreintes d’écorce devenues objet d’art). Comment les marier sans tomber dans le « facile », l’artificiel? Plaquer une petite branche de bronze sur le tronc d’un arbre… ce n’est pas l’idéal! Pas suffisant.

J’y arrive! A ce coup d’émotion que j’ai eu devant une des oeuvres de Céline Roblin!

C’est une sculpture où elle a réussi à donner l’étrange impression d’une métamorphose en train de se faire sous nos yeux. On ne sait pas si l’humain se transforme en végétal ou si c’est l’inverse. Quelque chose est en marche, en tout cas. Un visage émerge d’un tronc d’arbre. Comme s’il naissait d’un autre corps. Quelques lambeaux restent collés ici ou là, ou commencent à se détacher… Des morceaux de peau qui hésitent entre l’écorce et l’épiderme. Ils sont de bronze. Mais semblent de bois… Figés soudain, brillants, raffinés, immortels… Parfois insoupçonnables, camouflés. Parfois bien visibles, révélés. La mutation est en cours…

Il y a du fragile et du puissant à la fois dans cette sculpture. La femme qui apparaît est à l’état de masque inachevé. Une façade. Une créature à peine finie. En devenir. Par contre, la force de vie est là, bien présente. Debout. La nature va gagner, quelle que soit la forme, humaine, minérale, végétale … Les souffles vitaux vont s’unir pour poursuivre…

cliquez sur les visuels pour agrandir

Salon des artistes, Fontaine

Toujours compliqué pour moi d’apprécier ce genre de manifestation artistique, vous le savez. Je suis de plus en plus allergique! Allez! j’en tire des bons et des mauvais côtés. Salon de Fontaine, centre Pierre Jacques, jusqu’au 27 avril. 14h30-19h Entrée libre

Les bons côtés cette année:

-1 L’invité d’honneur Nurcan Giz. Une mise en page de formes colorées, de masses qui s’opposent ou qui se jouent de transparences. Un équilibre d’espaces de peinture., vivant, bougeant…Des compositions qui ont du sens. La peinture comme un langage, comme une façon d’agir sur ce qui existe…Le pouvoir de la peinture…

-2 Beaucoup de noms nouveaux parmi les artistes. Enfin! Des découvertes (pense à Marie Christine Bringer, ci-dessous, Carole Lamas…)

-3 Et toujours contents des retrouvailles avec ceux que l’on suit dans leur recherche et leur évolution de vrais artistes (pense à Francis Orzel ci-dessous, Daniel Carette…)

-4 Toujours le plaisir , quand même, de s’arrêter devant une oeuvre ou deux qui touche, qui rabiboche avec le monde incertain et difficile d’aujourd’hui!!

Les mauvais côtés:

-1 encore des placements à contre jour, lamentables pour ceux des artistes qui ont eu cette malchance

-2 encore des peintures de deux artistes différents, sur deux panneaux côte à côte, qui se « cognent » , qui se font mal… Il faut une certaine habitude et une certaine culture pour en oublier un et se concentrer sur l’autre. Aucune mise en valeur ni de l’un ni de l’autre. (je pense en particulier à Claude Haberstich, extrait ci-dessous))

-3 On aurait aimé en savoir davantage sur l’invité d’honneur. Un petit panneau, autre qu’une analyse de son travail (excellent, par ailleurs)? ça nous oblige à chercher par nous même.! C’est une pointure. Le Salon n’est donc pas fier de l’accueillir? (Les Musicales , elles, en font beaucoup plus à ce sujet!!!)

-4 encore des forces très inégales dans les travaux présentés. Pour un public souvent peu capable de faire la différence, c’est dommage. Oui, il en faut pour tous les goûts, mais ce serait mieux d’aligner à peu près les qualités (avec des genres différents, on peut rester dans une bonne gamme de travail). Ici, il me semble voir du haut de gamme et du bas de gamme! Manque de cohérence.

-5 Des retrouvailles lassantes d’artistes qui ne changent pas d’un poil leur travail depuis des dizaines d’années… Où vont-ils donc? Une affaire qui marche, sans doute, pourquoi se fatiguer? bon! Pas plus d’effort que ça! Ce ne sont pas de vrais artistes! (pas de nom pour ne pas faire mal…) Et certains, par contre, qui partent dans tous les sens, ce qui ne ressemble en rien à une recherche. Ils manquent de personnalité, de profondeur, d’expression intime etc. Un peu de techniques diverses et variées, de l’amusement… (toujours pas de nom, pour éviter de choquer)

cliquer sur les visuels pour agrandir et…. bon Salon! Allez-y!