En janvier 2017, je me suis rendue à Besançon pour une autre raison que l’art. Mais je n’ai pu m’empêcher ( dans cette ville de L’Atelier Contemporain, un de mes éditeurs préférés! Livres d’écrits sur et par des artistes) de rendre visite à la Galerie Omnibus. Et là… Belle découverte du plasticien Florent Wong. Expo 18 rue de la Bibliothèque.
« Le dessin est une plante carnivore » dit quelque part Florent Wong. Ou encore, « l’organe graphique nous envahit ». C’est en effet l’impression que donne le travail de cet artiste. Il a le crayon dévorant! Et allègrement créatif. Son trait tourbillonne. Et, de ce tour (comme le tour du potier) émergent des vies. De ses lignes en tornades jaillissent silhouettes, visages, animaux esquissés, objets etc.
Tout est dans tout. On est dans l’ininterrompu. Les êtres engendrent d’autres êtres. Ce sont des fusions et des confusions. Rien de cloisonné, ni de définitif. Tout s’enchaîne. C’est le Grand Vivant, comme dirait François Cheng, un auteur aimé de Florent Wong.
Pastel gras, aquarelle, crayon… l’artiste mêle les techniques. Parfois ce sont des assemblages, comme posés sur une soucoupe volante ou un bout de planète flottant dans un espace inconnu. Une petite restriction, cependant, pour ses huiles. J’apprécie moins.
Allez voir ses petites vidéos d’animation sur son site. Génial! (florentwong.fr)
Cliquer sur les visuels pour agrandir , en deux fois . Et pardon pour la mauvaise qualité des clichés. Je n’avais pas mon matériel à moi!
L’Encadreur, 30 rue Charrue, Dijon, a accueilli dans sa boutique le sculpteur Philippe Monnot de la Nièvre. Tout en carton! Une belle découverte! (hiver 2016)
l’écorché
Des petits bouts, des gros bouts. Que des morceaux de carton recyclé (armature en zinc? à vérifier…). Un travail d’assemblage, de puzzle, de collage, de montage… mais bref, de sculpture! Philippe Monnot expose un gorille géant (il a été obligé malheureusement de ne mettre que le tronc, la bête entière mesure plus de 2 m et ne passait pas la porte!). Quelle allure! Géante aussi sa tête de taureau. Un beau trophée sur le mur! Et l’écorché, et Mickel Jackson… Certaines pièces ont été peintes de telle sorte que l’on soit trompé sur le matériau! On croirait du métal! Bien vu! Je crois que cet artiste a l’habitude de sculpter des animaux, des hommes lapins etc, mais pas forcément dans cette matière cartonnée! C’est assez étonnant à voir.
gorille, extrait (le cri!)
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je note: vu des sculptures en matériaux de récup d’un certain Dominic Gubb (Pays de Galle) , ceux en carton ressemblaient étrangement à ceux de PH. Monnot.
Je choisis une salle! A La Source, au premier étage, à gauche! En novembre (jusqu’au 18 décembre) Edith Nicot et Anne-Marie Kelecom exposent « Réflexion » dans cette Galerie de Fontaine les Dijon. Et la salle N°1 est ma préférée! Elle reflète d’ailleurs toute l’expo…Symbole de la Vie, avec ses forces et ses fragilités.
version une
Au sol, sur des socles blancs, la céramiste (AM Kelecom) a installé de grosses pièces en raku. Puissantes. Impénétrables. Des blocs lisses, sphériques. Comme d’imposants récipients. Comme des contenants. Mais qui ne pourraient plus recevoir aucun contenu. Leur surface est marbrée, tachetée, tigrée. Dans des camaïeux de gris, noirs, blancs: le feu a laissé des traces sur leur corps, dessins ou petites explosions. Ces masses sont posées là, depuis des millénaires semble-t-il. Jaillies du sous sol de la Terre. Les mémoires d’une métamorphose colossale. Des objets témoins.
version verte
Au-dessus de ces beaux volumes impressionnants flottent les sculptures de la plasticienne art-paper (E. Nicot). Nuages, vapeurs, fumées, brumes… Le moindre souffle les fait osciller. Elles sont légères, translucides, impalpables. Elles sont célestes. Nées du soupir d’un ange? Ou nées de la respiration des boules terrestres qui cohabitent ici avec elles? Elle seraient leur reflet? L’image de leur passé? Ou de leur avenir? Elles seraient les bulles de leurs pensées…
version nuit
En tout cas, l’opposition entre le travail de Anne-Marie Kelecom et Edith Nicot se fait harmonie. Ils parlent du même monde. Émotions plastiques (entre autre) assurées!
version noir et blanc
version lumière électrique
Je me suis amusée à travailler une même photo de cette installation de la salle 1, en 4 versions! Vous me direz laquelle vous préférez!! (Cliquez pour agrandir, en deux fois)
Décembre 2016, Galerie La Source de Fontaine les Dijon, « Réflexion » de Anne-Marie Kelecom et Edith Nicot.
Rencontre étonnante de l’art de la terre et de l’art du papier. Deux artistes qui s’opposent et se rejoignent à la fois. Une exposition autant en contrastes qu’en harmonies. Pas anodine! Je vous la conseille.
– D’abord, les chocs (aussi intéressant plastiquement que philosophiquement!).
Les céramiques (raku) d’Anne-Marie Kelecom, puissantes, denses… réunies aux travaux de papier de la plasticienne Edith Nicot, aériens, transparents… C’était à tenter! Côté terre et côté ciel! Côté sol et côté air! Pourrait-on dire. Leur rapport à la matière est, en lui-même, différent, semble-t-il. L’une broie, malaxe, mélange, pétrit, façonne, brûle. Quand elle raconte qu’elle prend à bras le corps ses énormes pièces sorties du four à plus de 1000°, on la croit! C’est physique. On est dans le lourd, le dur, le brûlant. Il y a une certaine violence dans l’acte créatif du céramiste. L’autre étale, coupe, froisse, plie et plisse (papiers de soie), décolle et déploie (fibre de mûrier). Un geste répétitif, délicat, on lui dit parfois « méditatif ». Celui de la couturière, de la dentelière. Et le résultat est fin, léger, presque impalpable.
– Et maintenant, les points communs.
L’expo le démontre. Les deux artistes captent et propulsent des énergies. Ici, il y a une dynamique de vie. On sent des commencements de possibles. Toutes deux interrogent le vivant, sa naissance, son essence, sa genèse, ses métamorphoses. Dans le minéral, dans le végétal… Terre devenue roche, ou plantes devenues papier. Explosions volcaniques, ou éclosions de cocons. Jaillissements organiques, ou vapeurs de nuages.
[Petite parenthèse: Les contraires, finalement, ne sont peut-être pas aussi évidents qu’on veut bien le dire! Les pièces en céramique sont fragiles! Elle cassent. Les pièces en papier, au contraire, sont solides! Si! Si! Et la céramiste a un travail « sportif »? Mais la plasticienne paper, quand elle trempe, mélange, triture et fait cuire ses végétaux pour fabrication de son papier… elle y met aussi du muscle! Et les céramiques sont aussi capables d’être en suspension que les papiers! Etonnant!]
La visite est pleine de surprises. Entre barrière de galets et coussins sous-marins, salle obscure et univers des planètes, bijoux de murs et boules de vie, mutants et germes de vie, mini kimonos et sculptures en kozo. Approchez vous des petites céramiques et porcelaines qui forment la barrière, au rez-de-chaussée, toutes différentes, et certaines gravées, en écho au drame des migrants. Levez le nez, pour ne pas manquer certaines oeuvres suspendues. N’oubliez pas la lampe de poche à votre disposition à l’entrée de la chambre noire etc. Oui, la scénographie a son importance dans cette exposition. Cliquer sur les visuels pour agrandir , en deux fois
En novembre 2016, une journée de doux soleil à Paris! Pour la première fois, ma visite au musée Marmottant pour l’exposition « Hodler, Monet, Munch » .
D’abord, petite balade au jardin du Ranelagh, juste en face, dans les dernières couleurs d’automne. Arrivée au chic hôtel particulier Marmottant du XIXème siècle. Etonnement, le long de la rue, devant les palissades ornées d’affiches sur Monet, Munch et Hodler. Des gros plans d’une très bonne qualité (cf mon détail de photo juste là, ci-dessous, incroyable!). J’entre au musée.
Je ne suis pas fana des impressionnistes. Peut-être trop vu dans ma jeunesse: mes premiers pas en histoire de peinture moderne! Les salles Monet, donc, je les traverse vite. Agréablement surprise, tout de même, devant ses recherches chromatiques qui aboutissent à des tableaux abstraits du plus bel effet, peu connus (de moi!). Et voici l’expo temporaire. D’intéressants rapprochement entre les trois peintres Hodler, Munch et Monet.
Toujours passionnante, cette obsession qu’ils avaient de rendre les fameuses « impressions » qu’offre notre regard sur la nature: un couchant, de la neige, le soleil vu de face, l’herbe, le brouillard etc . Leur travail à tous les trois sur les contrastes intenses et audacieux de couleurs est émouvant: se confronter à l’inimaginable richesse de la nature! Mais leur peinture va plus loin encore.
Les paysages de montagne de Ferdinand Hodler (suisse, 1853-1918) s’éloignent du réalisme jusqu’à devenir des méditations devant les paysages… La chaîne des Alpes, tant de fois peintes par lui, à toute heure du jour, avec ou sans mer de brouillard, se rapproche, par sa répétition même, davantage d’une réflexion que d’une observation.
Avec Edouard Munch (norvégien, 1863-1944) on est encore plus dans l’image mentale du paysage. D’un geste pictural nerveux, il réunit les éléments de la nature (et les maisons…) par des lignes ondulantes: tout se tient. On est à l’intérieur. Comme aspirés par ces mouvements sinueux qui emportent tout dans leur danse obsédante.
Les oeuvres de Monet choisies à l’occasion de cette exposition suivent la démarche des deux premiers artistes… Mais, il me semble, avec moins de profondeur. Moins d’engagement personnel. Moins d’intériorisation. Moins d’apport humain. Monet reste dans la recherche technique, je crois.
J’ai aimé aussi les autoportraits de Munch et de Hodler. Ce dernier, en particulier, est touchant et surprenant (ci-dessous).Cliquer sur les visuels pour agrandir, en deux fois
A St Apollinaire, dans la médiathèque, en nov. 2016, la plasticienne Nadine Morel a proposé « sur le fil ». Peintures et sculptures. (Dans le cadre de l’opération « un artiste, une oeuvre » de cette Médi@lude admirable)
Samedi matin, je me pointe à la Médiathèque de St Apo. Cette visite était dans mes tablettes depuis le 2 novembre. La plasticienne Nadine Morel expose. C’est assez rare par chez nous. Très envie de voir, d’autant que je connais et suis un peu son travail depuis près de 15 ans.Je commence à faire tourner mon regard, dès l’entrée dans cette petite galerie lumineuse qui me fait toujours penser à ces délicieux passages couverts parisiens. Je m’imprègne doucement de l’ambiance morélienne : profondeurs marines, rouilles d’épaves, rubans d’écritures enfouis, couleurs ardentes et travaillées, calligraphies amples et mystérieuses…Et puis, bien évidemment, les petites sardines argentées qui me clignent de l’oeil en traversant les toiles, petits signes éternels de Nadine Morel, symboles d’infini, de fécondité…
Derrière moi, soudain, un grand souffle (les feuilles des livres de la bibli ont failli voler!). Arrivée de l’artiste. D’un pas solide et d’un bonjour tonique. Elle vient rencontrer ses collectionneurs, dit-elle. Pas que… La visite de l’expo, accompagnée par Nadine Morel elle-même, était bien au programme de ce samedi, à cette heure-là. Ravie, je me coule dans le groupe des visiteurs.
Habituée à la pédagogie, à la transmission, elle trouve les mots, les anecdotes et les attitudes qui conquièrent son public.
Voici donc… – Comment elle travaille depuis 25 ans, avec rigueur, constance et passion. Comment elle fonctionne à partir d’un texte de compositeur, son moteur (toujours le même, celui qui débute par « sur le fil… »). Comment elle superpose les couches de peinture, les use, les reconstruit, les couvre, les creuse etc. Comment elle y intègre des papiers d’écritures venues des quatre coins du monde. Comment elle calligraphie des fragments de phrases. Comment elle peint trois toiles en même temps. Comment elle procède. Comment elle avance.
Et puis encore… La solitude de l’artiste. L’entrée en peinture (« comme en méditation ») et les longues heures de travail. Son rapport physique à la matière, tel un sculpteur. Sa fidélité aux trois axiomes: « support, outil, geste ». Son envie d’exprimer les idées de passage, d’éphémère, de mémoire, de traces. Ses moments à elle de grands « cataclysmes » suivis de grands calmes.
Déjà plus d’une heure qu’on l’écoute. Captivant. Les questions prolongent la rencontre. On n’a pas bougé… mais on a parcouru toutes les phases de ces années de création qui sont présentées là, dans ce couloir. Et, pour la néophyte que je suis encore, il faut bien dire que l’évolution entre la première toile et la dernière n’est pas évidente. A quelques nuances près, on retrouve ses mêmes strates de pigments et sa façon identique de faire remonter en surface les premières couches, ses déclinaisons de teintes à l’intérieur des séries, ses lignes géométriques, ses collages de rangées d’écritures chinoises, arabes, hébraïques…Je choisis de publier un détail d’une des toiles de Nadine Morel pour vous conseiller de vous approcher ! Cliquer pour agrandir, en deux fois
En parallèle aux peintures, l’artiste présente quelques sculptures. Légères silhouettes de femmes (sirènes?) faites de simple papier sur armature mais qu’on prendrait volontiers pour du bois peint ou de la terre cuite.
Roxanne Gauthier et Robin Laromanie ont exposé à la Galerie Wilson, Dijon (2 cours Gén. de Gaulle) . Vendredi, sam. et dim. 14-18h30
Des artistes photographes! Je suis contente de les voir exposer dans ce joli espace feutré de la Galerie Wilson.
J’ai suivi un peu Robin Laromanie avec son « album » sur FaceBook intitulé « Sur le fil du dérisoire ». Je le retrouve ici avec des images en noir et blanc argentique (sujet, La Bretagne) et des grands formats carrés couleur (sujet, Les fruits et légumes en macro). C’est différent. Plus travaillé. Tout aussi attachant. -J’ai retenu des premières, surtout, ces grands espaces (air, ciel, eau…) où pointe une vie toute seule et toute petite (voile, promeneurs, mouette…). Cadrages intéressants et frissons d’émotion. -Les deuxièmes frisent l’abstraction. Banane, kiwi, tomate, aubergine et endive, en plans super rapprochés, révèlent quelques mystères. Prises de vue audacieuses et plaisirs de peintre.
Roxanne Gauthier aime les portraits et les mises en scène. Sa série de « La Chambre jaune » invente une drôle d’histoire un brin surréaliste. Images composées habilement dans une maison abandonnée et ruinée. Jeux de couleurs et de situations.
Deux excuses à demander à ces artistes! A Robin Laromanie, de lui avoir pris une image sur FB et à Roxanne Gauthier d’avoir plutôt mal photographié une de ses oeuvres à la galerie………………..
Cliquer sur les visuels pour agrandir et voir les noms des auteurs, en deux fois
Pas de vrai coup de coeur ce mois d’octobre en art. Juste une arrivée à la maison d’un bouquin! Celui de Gérard Titus-Carmel « Au vif de la peinture, à l’ombre des mots ». Editions L’Atelier Contemporain.
Interroger la peinture… 735 pages… Je ne suis pas au bout! Je le déguste doucement, par petites doses, par délicieuses petites bouchées!
Exposition à l’Entrepôt 9 (Quétigny, 2 rue Champeau, angle rue de l’Europe), soit Galerie Barnoud: celle de Thomas Monin, intitulée « ocelles et paréidolies ». C’était en hiver 2016-17 Mer. vend. sam. 15-19h.
Et toujours cette même impression, quand je rentre d’une expo d’art (dit) contemporain… Une sorte d’illogisme entre la personnalité de l’artiste et son travail montré. Une incompatibilité.
Explication.
Rentrée chez moi, après la visite (ici, toujours agréablement reçue et guidée), je cherche toute info concernant l’artiste. Je lis quelques textes de lui. Ce Thomas Monin me semble être un monsieur passionnant. Et vrai dans sa démarche d’artiste. Il vit à fond ses certitudes. Il les expérimente en allant au bout des choses: son rapport intime avec le vivant, entre autre, sa mise en symbiose avec toute matière vivante… J’admire sa recherche sur l’activité artistique elle-même. Son honnêteté dans l’évolution de ses idées. Ses prises de position par rapport à ses maîtres (Buren et Chen Zhen) dont il sait s’écarter quand il le faut etc.
Mais je crois que je préfèrerais que seuls l’homme et sa vie soient considérés comme oeuvre d’art.
Car, ce que j’ai vu à la Galerie Barnoud correspond mal à tout ça. De la richesse, je glisse vers la pauvreté.
Thomas Monin est particulièrement préoccupé par le sort des animaux menacés d’extinction. L’abeille et le requin, entre autre, sont ses sujets de prédilection. Présence de ruches ou de miel dans ses oeuvres. Présence d’ailes de requin etc. Bien… Mais, je ne peux être ni touchée ni émue ni perturbée par ce morceau de requin à paillettes, sans nageoires, en équilibre sur le museau, en bordure d’une flaque d’eau en céramique noire. Rien ne se passe. Désolée.
A côté, une rose fanée géante, posée au sol. La tige est une grosse branche. Les épines ressemblent à des nageoires de requin (encore à paillettes). Le bouton de fleur est fait d’une ruine de ruche, très habilement agencée pour évoquer les pétales. Bonne idée. Réalisation maline. Mais malgré un long regard concentré et une longue attente attentive devant cette oeuvre, je ne ressens rien. (Idem devant la série de bocaux, la peau de cobra, la coccinelle géante etc)
Et puis, je m’énerve des termes savants qui ponctuent cette exposition (en tout cas , pas tous connus de moi!). Ocelles. Paréidolies. Sequins. Analemmatique. Apostasie. Etc. Je trouve cela désagréablement pédant. Par contre, certains titres ou termes utilisés sont de vraies trouvailles, comme « involution » , « condensation charnelle », « la dernière capsule temporelle »…
Ce qui peut retenir mon attention dans cette expo, ce sont les dessins de singes, placés au-dessus de nous, tirant la langue et nous observant de leur air goguenard, les dessins des « yeux » sur ailes de papillon ou plumage de paon (ocelles), les maquettes et dessins des projets de l’artiste réalisés ou non grandeur nature dans des villes ou au coeur de paysages de campagne. Thomas Monin est célèbre pour son grand loup phosphorescent installé en pleine nature dans le Puy-de-Dome.
Bon, la morale de l’histoire (et le thème de l’expo) c’est que « ce qui est montré n’est pas forcément ce qui est vu » (dixit Thomas Monin) Très juste.
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En novembre 2016, l’Atheneum (sur le campus de Dijon) proposait une exposition de photos d’oeuvres de l’artiste urbain Ernest Pignon-Ernest, « la peau des murs ». Du lundi au vendredi , 10-17h (et visible aussi les soirs de spectacle).
Une expo qui donne juste envie de voir réellement le travail d’Ernest Pignon-Ernest! Ces photos sont frustrantes! Mais c’est mieux que rien!! Travail éphémère, comme tout art de la rue, il reste au moins la trace de la photo. Un jour – si seulement – il viendra à Dijon !!!
Question de dimensions, d’abord. On sait que les dessins que Ernest Pignon-Ernest colle sur les murs sont grand format. Les personnages sont grandeur nature (ou plus) et semblent sortir du mur, ou y pénétrer, ou s’y appuyer… Ici, les photos, sagement encadrées et accrochées au mur semblent bien minus!! (Belles photos, au demeurant!)
Et puis, question de matière, d’environnement, d’ambiance, de réalité etc. On doit juste imaginer cette vie soudaine qui anime les murs d’une cité… Cet effet de surprise si bien calculé. Ces regards qui se posent sur les passants, qui les interrogent. Cette force d’un dessin au perfectionnisme réaliste qui nous met à la frontière entre le faux et le vrai. Cette beauté du coup de crayon qui, soudain, frappe la rue et interpelle les habitants. Cette audace de l’artiste qui agit souvent hors la loi (il colle la nuit!) et fait de ce travail un acte politique et social. Car, la plupart du temps, il a une idée derrière la tête en accomplissant son boulot d’artiste révolté.
A l’Atheneum, deux sujets abordés: -1- Naples, dans les années 88-95, où Ernest Pignon-Ernest cherche des « retrouvailles avec des origines immémoriales ». Des dessins inspirés du Caravage, abordant les mythologies grecques, romaines, chrétiennes… La mort très présente.
-2- Les cabines téléphoniques, entre 97 et 99. Des personnages en détresse, abandonnés, seuls, qui gisent à l’intérieur (semble-t-il) de ces petits espaces dédiés pourtant à la communication.
L’expo montre aussi des affiches contre l’Apartheid
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