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Pascale Angelot, Coupole

« Tenir ensemble » était une exposition, dans le cadre des « Nuits d’Orient », à la fois engagée et interactive ( je vais essayer de vous expliquer!) en novembre- décembre 2018, salle de la coupole, 1 rue ste-Anne à Dijon.  Partenariat de la Ville de Dijon et des Inventifs.

Pascale Angelot a peint des dizaines de petites toiles (30×30) pendant plus de deux ans. Ce travail a démarré d’une colère. Colère face au « protectionnisme », à la « peur » et à la « fermeture », ces réactions choquantes devant l’ampleur des mouvements migratoires.

Pascale Angelot a souhaité « explorer graphiquement le TENIR ENSEMBLE ». Elle pense à un « paysage multiculturel » qui pourrait se créer peu à peu dans notre nouveau monde qui se forme aujourd’hui, rempli de métamorphoses en tous genres.

Elle propose donc « une installation Non installée ». Elle place ses petits carrés, tous différents, alignés sur le mur. Dans une configuration aléatoire. Une complexité appelée à être modifiée à tout moment. C’est là que vous, visiteur, vous entrez en jeu.

Après avoir lu la démarche et le mode d’emploi (papier affiché à droite en entrant dans la salle) vous pouvez librement vous emparer d’une des toiles (ou de plusieurs), qu’elle soit au sol, sur le mur ou dans la structure grillagée (symbole des bateaux de migrants) et…à vous de placer, déplacer, enlever,  remplacer! Le mur des petits carrés est en perpétuelle mutation.

Votre geste est à vous! Il peut être d’ordre esthétique, plastique, politique, social, sentimental…

Vous avez aussi la possibilité de ne rien faire du tout! Simplement regarder un à un tous ces tableaux ou regarder l’ensemble qu’ils constituent. De toute façon, la réflexion viendra. Ou au moins le plaisir de voir ces peintures abstraites et collages, dont beaucoup vont vous toucher. Qu’ils représentent ou non, symboliquement, des personnes exilées, déplacées, errantes, rejetées, solitaires, perdues, déracinées…

On n’a finalement qu’une envie, c’est d’y retourner plusieurs fois pour constater les mouvements divers et variés que va prendre le mur de Pascale Angelot! J’espère que des photos sont faites régulièrement!

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Schiele et Basquiat, Fondation Vuitton

Belle journée d’automne 2018 pour la passer dans le grand voilier Vuitton! Reflets, lumières et ciel bleu… Et puis, des moments fortissimo (i?) au cours des longues contemplations dans les salles d’expo: Jean Michel Basquiat et Egon Schiele.  

« Les plus désespérés sont les chants les plus beaux »! Allons-y avec Musset! Il a raison!  Je me sens toujours moins concernée par l’art joyeux! Va savoir pourquoi! Donc, avec ces expos, je suis comblée! Détresse et rage sont les deux points essentiels de Schiele (1890-1918) et Basquiat (1960-1988).

Quelque chose de poignant me retient à chaque dessin de Egon Schiele. J’en oublie la foule des visiteurs autour de moi. Aquarelle ou gouache et crayon ou fusain…Et c’est tout. Là, déjà, se situe la force de l’expression. Pas de blabla. Ce qui doit être dit est dit, en peu de traits, en peu de touches, bien appuyées là où il faut.

L’anxiété et la souffrance ne sont pas bavardes.

L’âme torturée est dessinée sous la forme de ces corps tordus, disloqués, fragmentés, distendus. Pas exagérément (il reste de l' »académie »), mais juste assez pour créer le malaise du visiteur.  La mort est présente, souvent, comme cachée, là, sous le vivant. Le regard, aussi, est fascinant, pénétrant et inquiétant: Schiele (beaucoup d’autoportraits) nous regarde. Interrogatif et dur.

Oublions ses grandes peintures, peu convaincantes, et ses « copies » de Klimt. Oublions également qu’il n’y a pas ou peu d’érotisme dans les œuvres exposées ici. Tant pis. Reste la puissance foudroyante de ces dessins virtuoses. Et l’expression d’un drame intime rarement aussi éloquente.

Avec Jean-Michel Basquiat, on change de registre. Même s’il est question également de chaos intérieur… C’est l’Amérique, c’est la rue, ce sont les années 80… Le combat n’est plus le même. Certes, on sent la même fougue, la même hâte à crier la souffrance et la rage (comme s’ils pressentaient qu’ils allaient mourir à 28 ans, tous les deux).

Le format n’est plus le même, non plus, ni le support, ni la technique . C’est le mur, la palissade, l’acrylique, le collage… Les couleurs éclatent, les traits sont jetés au large sur le support. De grandes figures noires nous font face, terriblement présentes et vivantes. Chaque détail de leur corps crie quelque chose. On l’entend…

Et Basquiat écrit. Il fait des énumérations, des listes, des colonnes de mots. Obsessionnelles. Disséminées sur la composition picturale. Elles sonnent, rythmées comme du slam. C’est étonnant.

extrait

Les deux œuvres de ces artistes bouleversent. Pas de la même façon. Mais, bon sang, l’art a des choses à dire, et les dit mieux que n’importe quoi d’autre…

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Le cubisme, au Centre Pompidou

Paris, Beaubourg, Le Cubisme (1907-1917), 2018-2019. Treize salles… C’était grand!

Je me suis intéressée à cette grande expo. Je l’ai vue d’abord comme un rappel historique et culturel (c’est vrai qu’elle a côté pédagogique certain). Quand et où commença le fameux cubisme. Que voulaient donc faire ces peintres révolutionnaires. Ensuite je me suis régalée d’œuvres que je n’avais encore jamais vues (Ce Picasso décidément! On n’en finit pas d’en découvrir!). Mais j’ai saturé…. Les trois dernières salles, je ne voyais plus rien, je traversais, à la recherche d’un dernier siège pour soulager mon dos, c’est tout! Seule, sur la fin, la sculpture m’a tirée un peu par la main ! Je me suis un brin attardée pour Henri Laurens, Brancusi, Modigliani….

L’expo permet de suivre facilement l’évolution de la recherche picturale de ces messieurs Picasso et Braque (et des autres…). Passionnant. Et du coup, on a devant les yeux pleins d’exemples de ces éclatements en facettes, de cette géométrisation, de ces lignes structurelles, de ces visions frontales qui font l’intérêt du mouvement cubiste. Certes, il y a un côté systématique et technique (donc un peu « sec ») mais ces inventions et ces expériences sont quand même extraordinaires : on est entre 1907 et 1917, ne pas oublier!

Mais quelle horreur, par contre, quand on découvre certaines œuvres exposées aux Salons de l’époque!! Du Gleizes ou du Le Fauconnier! J’ai senti un besoin chez eux de faire du cubisme absolument, mais tout en gardant la lisibilité du tableau. Plaire encore, ne pas faire trop scandale, mais suivre les mouvements au goût du jour! A mon avis c’est raté pour beaucoup! (je ne mets pas de visuels!!!) N’arrivent pas à la cheville de Picasso ou Braque!

Ce qui m’a plu dans cet immense panorama du cubisme, c’est la plongée dans l’époque, avec les réactions du public et des critiques complètement déboussolés et effarés! Ce sont les influences qui ont construit peu à peu ce mouvement: art « primitif », art ibérique, Cézanne etc. Ce sont les recherches, parfois très intellectuelles, de ces assemblages, ces stylisations radicales, ces aspects sculpturaux des peintures . Tout cela clairement montré et expliqué. Et puis j’ai aimé les petits volumes faits de morceaux quelconques…papier, tôle… Comme des collages en trois dimensions. (guitare, verre d’absinthe, abstractions diverses)

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Auguste Pointelin

Le musée de Dole a proposé à l’été et l’automne 2018 une grande rétrospective de l’oeuvre de Auguste Pointelin (1839- 1933). Belle découverte pour moi. Vous pouvez voir des œuvres de lui à Dijon, Dole, Arbois, Lons le Saunier, Besançon etc.

En regardant les peintures de Pointelin (1839-1933), on évoque d’abord Corot puis Courbet. Peintres de paysages. Mais, très vite, on sent Pointelin se différencier. Très vite la nudité de ses paysages nous frappe. Et très vite on aborde avec lui quelque chose d’unique à cette époque:  le non paysage. Enfin! J’appelle ça ainsi! Et je trouve extraordinaire qu’un artiste, au tout début du XXème siècle, débouche, à force de travail, sur une espèce de spiritualisation du paysage. Ce dernier se vide tellement, se simplifie tellement, s’absente tellement qu’il devient plutôt une rêverie, une méditation…

Et, encore plus extraordinaire, non seulement la réalité n’est plus vraiment représentée, mais en outre l’image n’est même pas belle. Oui, à la fin de sa vie, il peint des tableaux qui ne correspondent plus du tout à l’esthétique conventionnelle. Là n’est pas son but. Au temps des impressionnistes qui s’enivrent de couleurs, Pointelin, lui, fait dans le sombre. Très sombre. Et la toile sur laquelle il peint est grossière, ce qui donne une rugosité à l’image. Les masses et les lignes se réduisent. Certes, tout cela ne fait pas du « joli »!

Cette expo chronologique permet de voir comment l’artiste en est arrivé là. Peu à peu, les arbres, l’eau, les nuages aux douceurs de couchant et autres détails concrets sont éliminés. Ne reste souvent qu’une ligne d’horizon entre ciel et terre…  Étonnant. Et très moderne! Mais dès le début du parcours de l’expo, on perçoit d’ailleurs quelque chose d’évanescent dans les paysages de Pointelin. Les lumières sont fragiles, celles du couchant ou du lever,  les arbres sont fins, peu nombreux, au feuillage léger. L’ensemble est estompé, silencieux, presque endormi. On ne s’étonne pas de constater peu à peu la disparition de tout cela.

Un mot sur l’accrochage : gênée par les éclairages, souvent mal dirigés, si bien que l’ombre du gros cadre doré et tarabiscoté (d’époque, mode de la fin XIXème!) ourle le haut de la peinture! Charmant! Et puis ces tableaux sombres pour la plupart seraient éclairés moins au-dessus…. Je suppose que ce serait mieux.  Je sais! Eviter les brillances, pas simple!  La bonne idée, c’est d’avoir plusieurs fois enlevé le cadre! Ouf!

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Claude Micheli à La Source

 la Galerie La Source, Fontaine-lès-Dijon, a accueilli en novembre 2018 l’exposition « L’instant » de Claude Micheli.

Non! Ce ne sont pas des photos en noir et blanc, comme on pourrait le penser en arrivant à la Galerie. C’est un travail au pastel. Sur les opposition lumière et obscurité. Tout en noir et blanc. La salle du rez-de-chaussée montre une vaste déclinaison de ce très intéressant travail d’abstractions. A l’étage, surprise!

Essayez de vous trouver une position tant bien que mal devant chacun des tableaux pour les apprécier… Mais mission impossible tant les reflets sont multiples et costauds!! (quand trouvera-t-on une alternative à ces  ignobles vitres devant des œuvres??? Sinon leur suppression pure et simple??)

Je me concentre! Je tente de mettre de côté les reflets! Je me laisse enfoncer dans cette matière noire, à la fois légère et dense. Parfois l’artiste semble la creuser, l’écarter, pour en faire jaillir le blanc. Et la lumière naît de l’obscurité. C’est un perpétuel jeu de ténèbres et de clarté. Un mouvement de voiles, de draperies (j’ai pensé aux aurores boréales, sauf qu’elles sont en couleur!), d’ondulations, de plis… Ce sont aussi des traits (ou des raies) de lumière, telles des cascades, qui dégringolent de là-haut. L’artiste y voit des « flashs d’illumination ». De ces éclats magiques qui, soudain, vous éclairent, qui vous tombent du ciel, qui vous transportent…D’où le titre de son exposition « L’instant ».

Au premier étage, Claude Micheli continue les oppositions noir et blanc. Mais cette fois voici des portraits. D’étranges portraits d’écrivains, de peintres ou cinéastes. Qui ont un point commun: ils ont fréquenté une certaine folie en créant leurs œuvres. Lautréamont, Baudelaire, Oscar Wilde, Pasolini, Bacon… Le but de Claude Micheli est de rendre cette étrangeté. Il déforme les traits des visages et, en même temps, les enveloppe de ces rayons lumineux qui pourraient bien être l’inspiration (ce sont des illuminés)  L’ambiance créée ici est réussie: celles des films fantastiques genre « la nuit des morts vivants »! Ou celle des miroirs déformants des fêtes foraines! Fais moi peur!

Je préfère cependant les abstractions. Peut-être moins séduisant pour le public. Et plus répétitif (apparemment). Mais j’y ressens mieux l’idée que le noir est le chemin de la lumière!

 Mes photos sont bien sûr inutilisables en raison des reflets. J’ai pris un visuel sur le site de Claude Micheli :    micheli-art.odexpo.com

Des peintres … vus à Paris

Peinture, peinture! Je me suis fait une balade peinture à Paris! Voici trois échos de mes visites en Galeries:

Eugène Leroy (Galerie Claude Bernard, rue des Beaux-Arts).

D’extraordinaires enchevêtrements de couches et de coups de pinceau (couteau?). D’incroyables empâtements de matière d’où émergent des formes. Portraits, nus, paysages… La peinture d’Eugène Leroy (1910-2000) engloutit les silhouettes. Mais, à y bien regarder, en fait, elle les révèle. Elle leur donne naissance. Les personnages et les paysages sont faits de lumières, de couleurs et de volume. C’est sa façon à lui, Eugène Leroy, de faire abstraction de la réalité. Le motif n’est plus vraiment « représenté ». La peinture prend toute la place. Elle se met à sculpter des sensations, des impressions, des sentiments à propos de choses ou de gens réels. Je ne crois pas que cet artiste ait été bien compris à son époque. Dans les années 60, cette même Galerie l’exposait déjà mais les œuvres ne se vendaient pas!

Jean Hélion (Galerie Alain Margaron, rue du Perche)

Ce n’est pas le peintre abstrait , celui des années 30 (J. Hélion découvre le cubisme en 1926) que la Galerie expose. C’est celui qui lâche l’abstraction après la guerre de 40. On ne le comprend pas alors. La Galerie a décidé aujourd’hui de mieux faire connaître et aimer Jean Hélion (1904-1987) à nos contemporains. Et en particulier cette période de figuratif. Figuratif certes, mais l’artiste ne rend pas vraiment la réalité telle qu’on la perçoit. Avec lui, la voilà un brin fragmentée, exagérée, flottante…Mais tout à fait vivante. De dessins en peintures, il se fabrique une réalité bien à lui. Les objets les plus communs se mettent à prendre une place de choix dans le tableau: chaises, instruments de musique…Et je me suis plu à suivre ses géniales crayonnades qui mettent en scène un lit, des peignes, des épingles, des scènes de rue. Du vrai, mieux que du vrai.

Omar Ba, Galerie Templon (28 rue du Grenier St-Lazare)

Le bel espace de cette nouvelle adresse Templon met en valeur les grandes toiles de cet artiste sénégalais. Son univers est étonnant car il s’y mêle une sorte de joli exotisme rêvé et une violence bien présente et dérangeante. Guerre ou colonialisme, domination tragique des pouvoirs…sont évoqués par des scènes symboliques, comme des contes. Avec un mélange de gouache, huile, encre et crayon, les toiles sont à la fois gaies et brutales. Elles chantent et elles crient. A lire comme un grand livre d’images qui racontent et qui font réfléchir.

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Pascal Reydet, la photo écriture

Il s’en est fallu de peu que je rate la dernière expo du photographe Pascal Reydet à Dijon, « Le Voyage sombre ». Il en refera. Pas d’inquiétude. En attendant je vous signale qu’il expose à Paris, au « ON-OFF Studio, 11 rue Berzélius, 17ème. « Le Voyage sombre et l’étrange ordinaire ». Du 16 octobre au 3 nov. Du mardi au samedi, 14-19h.

Pascal Reydet confie que, pour lui, écrire est laborieux et douloureux. Un jour peut-être…Mais pour le moment, la photographie prend la place de l’écriture. Et là, il est à l’aise. Il s’exprime en argentique! Le narrateur poète qui est en lui y trouve son compte.

Il travaille en deux temps. D’abord, la saisie des images.

C’est l’instant qui l’intéresse. Ce hasard qui tombe soudain devant vos yeux. Qui dure le temps de l’étincelle (même pas!). Cet instant parfait. Unique. Que vous n’avez pas à retoucher. L’ombre, la lumière, le personnage, la ligne, le reflet…Tout est en place. Il faut juste…voir. Et percuter. Pour ça, il faut être intensément présent et en éveil.

Puis vient le temps de la construction, de la mise en forme. Comme si Pascal Reydet avait à sa disposition ses propres mots (images) et qu’il puisait dans sa collection pour aboutir à la version « écrite » de l’œuvre. Il quitte alors le terrain, la rue, la cité…Pour s’attabler à une sorte de mise en page qui doit faire sens. C’est ce qui nous est donné à voir lors de ses expositions.

Le style de Pascal Reydet est sans fioritures, sans scories. Un style qui fait mouche. Juste. Sensible. Chaque mot-image porte.

Et quand ils sont mis ensemble, on les suit dans leur enchaînement. Par touches successives, ils disent tant…Avec si peu de rien. L’exposition ne présente bien sûr pas un récit. C’est plutôt une suite de petites phrases. Avec des tensions et des respirations, des gifles et des caresse, des liens et des ruptures. Et voici donc « Je suis allé nulle part » ou « Le Voyage sombre« . Des séries de photos qui parlent de mélancolie, d’absurdité, de solitude, de banalité…et de beau.

C’est tellement la vie. Et c’est tellement important.

Son site: pascalreydet.com

Merci à l’artiste pour les visuels , photographies extraites du « Voyage sombre », prises avec le Léica de son grand père. Cliquer sur ces visuels pour agrandir, en deux fois

 

 

 

 

Mium, Galerie Entrée Libre

Dans la Galerie Entrée Libre, de la Caisse d’Epargne, rond-point de la Nation, à Dijon, exposait Mium, à l’automne 2018, 8h30-12h et 13h30-17h30. Samedi 8h30-12h30.

Mium , j’avais connu son travail au détour d’une visite dans un atelier ou un jardin. Et sans doute dans quelques autres expos. Je me souvenais de ses supports papiers en tout genre, de son geste pictural généreux, de son côté brut, bohème (je parle de son travail!). Je l’ai retrouvé dans cette expo. Mais peut-être avec davantage de « sagesse », de « propreté », de « rangement »! Elle s’est pliée aux règles d’une expo dans le hall… d’une banque!!

En tout cas, cette visite est une rencontre sympa avec une personnalité. A l’entrée, on vous confie une fiche où l’artiste vous guide dans son univers. De sculptures en photos et d’installations en peintures.

Je retiens surtout son rapport à la peinture. Ces couches énergiques de couleurs fortes, qui occupent toute la surface, qui suivent les reliefs et les fragilités du papier…Un parfum de liberté flotte: pas de cadre, pas de vitre, un papier informel, des œuvres qui se balancent au moindre souffle. Et la peinture se fait sculpture quand Mium froisse une de ses pièces peintes. Elle accroche ce volume par un fil et le laisse bouger au gré des courants d’air.

3 petites choses à noter. 1- Mium c’est Mireille Barrelle.   2- Elle fait un clin d’œil, dans sa fiche d’accompagnement, à propos d’un certain « intrus » (je suppose que c’est l’énorme écureuil d’un sculpteur bien connu qui trône dans ce hall depuis des années et gène toujours les expositions!)Merci!    3- Merci à celle qui a laissé un commentaire sur le blog pour faire part de sa visite à cette expo, je l’aurais oubliée sans elle.

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Cécilia Philippe, ABC

Passage Darcy, à Dijon, à l’ABC, Cécilia Philippe a exposé « Achromatopsie » à l’automne 2018 (Du mardi au samedi, 13-18h.)

Tant mieux, l’ABC expose la jeune création (tiens! Il y a d’ailleurs une grosse faute d’orthographe sur son site!!).  Voici donc la jeune Cécilia Philippe et son exposition « Achromatopsie ». La première chose que je constate en accomplissant un premier tour d’expo: il y a visiblement une réflexion sur les techniques d’impression, genre sérigraphie, linogravure, tampographie…On est dans le domaine de la reproduction ou de la production en séries. Il semble qu’on se promène entre les mondes du numérique et de la photographie… Je crois voir des empreintes (digitales ou pas), des pixels, des répétitions de motifs. Et ça se confirme avec la présence de lés de papiers peints et de frises sur placo.

Je refais un tour. Plus lent. Je m’attarde, le regard au ras de l’œuvre ou en recul. Je crois comprendre qu’il n’y a rien à voir! Illusion d’images! Tous ces petits fragments de linoléum, par exemple, aux formes géométriques, joliment assemblés en puzzle, pourraient faire naître une forme devant nos yeux ébahis… Niet! Rien!    Et ce beau lé de papier peint mi-suspendu mi-posé dans le hall (intitulé à dessein « Pléonasme »)? Tromperie! C’est un papier peint fait… avec des morceaux de papiers peints. On s’embrouille! Mais la démarche de l’artiste s’éclaire dans ma tête (enfin! je crois!)

Arrêtons-nous devant la pièce « Achromatopsie » (ah! au fait! c’est une anomalie de la vue, qui ne distingue pas les couleurs).  On croit repérer des petits points qui constituent des lignes ondulantes. Le tout en gris et blanc. Là aussi, ça pourrait aboutir à des images. Mais non. Ne pas chercher. Mirage! Utopie!

Les petites vestes de judokis aux motifs confettis, les boîtes américaines qui présentent des traces réalisées avec tampons, les frises sur placoplâtre dont certains motifs sont minutieusement grattés et effacés… participent du même processus.

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L’envol, Maison Rouge, Paris

Dernière exposition à la Maison Rouge, 10 bd de la Bastille, à Paris qui allait fermer en octobre 2018. Pour cet adieu, elle avait choisi une expo qui, comme d’habitude, ne ressemblait pas aux autres. Elle s’intitulait « L’envol » …. Quelque chose d’un peu fou…

Quatre amis, dont bien sûr Antoine de Galbert, le créateur de la Maison Rouge, quatre collectionneurs atypiques, passionnés, sont à l’origine de cet « envol ». Une jolie clôture, après 14 ans d’art rêvé, différent, libre, singulier.  Je crois qu’on ne peut que faire  des énumérations pour décrire l’expo, car il y a de tout! Mais sans que le montage ne fasse capharnaüm. C’est fou mais pas foutraque! La balade nous fait passer d’une folie à une autre, mais ça glisse bien! On se laisse porter, guider sur ce parcours inspiré. C’est drôle comme tout se tient dans cette grande folie, comme le fil rouge (rouge lui aussi) est facile à tenir, à suivre.

Allons-y pour les énumérations! En vrac (mais vraiment en vrac): chamanisme, funambulisme, légendes, science-fiction, contes, danses, drogues hallucinogènes, ailes, sauts dans le vide, machines volantes, sculptures, hommes oiseau, photos, croyances des autres cultures du monde, croquis, voyages extra-terrestres, films, installations, miroirs, vaisseaux spatiaux, terre de lune, anges, cages, oiseaux… Oui! Le rêve de voler! Et s’envoler, c’est aussi monter, s’élever, partir, s’évader… Sont évoqués ici tous ceux qui ont défié l’apesanteur, en réalité ou en imagination. L’art, ici, est moderne, brut, contemporain, singulier, populaire…

Bon vol, Maison Rouge!

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