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Samuel Erard, Galerie La Source

« A la lumière d’hiver », exposition du peintre Samuel Erard, Galerie La Source, à Fontaine-lès-Dijon, automne 2022.C’était une visite à faire avec lenteur… Mais à faire, c’est certain!

Notre rapport au paysage est étrange. Certains n’ont rien à nous dire. Ne sont pas nos amis. (Pour moi, par exemple, une plage de sable blanc, une mer turquoise et un palmier … me laissent indifférente!) D’autres semblent être là pour nous. Et quelque chose passe entre nous. Et un vrai dialogue muet peut s’installer.

Devant les peintures de Samuel Erard, c’est un peu la même chose qui arrive. Faites l’expérience de vous planter devant l’un de ses paysages d’hiver, de fixer la toile et d’attendre un peu. Quand le courant passe (insistez ! ça va venir…), vous allez voir peu à peu se modifier le paysage. Inouï! Peut-être la brume va-t-elle se dissiper. Ça va s’éclairer imperceptiblement. Une dernière nuée va se désagréger derrière les sapins. La lisière du bois va devenir plus nette. Et un bleu timide va émerger au-dessus de votre tête. Le discret soleil d’hiver n’est pas loin.

Et tout ça c’est juste de la peinture! (Ou du pastel! Géniales aussi les salles du premier étage avec les petits formats au pastel!)

En attendant le loup (pastel)

Mais comment un artiste peut-il rendre ainsi la sensation d’un paysage, et non le paysage lui-même? Car, non seulement, il parvient à exprimer l’impermanence du paysage, mais il sait également raconter tout le remue-ménage que peut provoquer en nous la contemplation du paysage. Nous, nous sortons un idiot « c’est beau! ». Pas foutus capables de dire autre chose! Ce peintre, avec un peu de pigment, révèle une multitude d’impressions fugaces, larmes retenues, sourires intérieurs, frissons admiratifs, souvenirs fantômes, vibrations sensuelles, paix bienfaitrice… En fait, ce que montre l’artiste ici, c’est le paysage après le paysage. Ce qu’on a gardé de lui, après contemplation. Ce qu’il a imprimé en nous. Ce qu’il a peut-être transformé en nous.

On est loin du tableau dit figuratif, ou encore mieux (pire?) réaliste, voire même trompe l’oeil! Quelque chose de plat, de vide, de pauvre, d’insignifiant. A part la technique…rien!

Samuel Erard travaille la peinture depuis des années, et il le fera toute sa vie. Il cherche. Humblement. On a envie de lui dire qu’il a déjà trouvé!

Cliquez sur les visuels pour agrandir

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