En avril 2024, Carine Olivier exposait « papiers, ciseaux » au Rez-de-Jardin , 11 rue d’Artois, Fontaine-lès-Dijon. vendredi 14-19h, samedi et dimanche 11-19h.
https://www.lerezdejardin-fontaine.fr/
Je n’écris pas systématiquement sur les expos du Rez-de-Jardin (une par mois!) mais, pour celle de Carine Olivier, j’ai envie de mettre quelques réflexions personnelles qui me sont venues!
Serait-elle allée chercher une moisson de fragiles fragments au coeur de ses rêves et de ses souvenirs d’enfance? Les aurait-elle décollés avec délicatesse, tels des morceaux de peau fine? Les aurait-elle ensuite replacés autre part et dans d’autres situations, avec tout autant de douceur, de soin et de respect? Et de nouvelles histoires seraient-elles nées ainsi?
Un système de décalcomanies intimes? ….!!
Certains me disent, la lipe un brin méprisante, « c’est une illustratrice ». Non, dans son travail actuel, Carine Olivier n’est pas « illustratrice ». Et même si cela était, ça ne changerait rien à l’opinion que je me suis fait d’elle. En tout cas, elle crée son propre univers et n' »illustre » pas celui des autres…
Plusieurs aspects de sa personnalité d’artiste sont intéressants:
-En amont, elle collecte. Dans des domaines bien précis et choisis. Vieux livres, papiers peints ou papiers cadeaux d’autrefois, images pieuses, cartes postales, partitions, revues de mode anciennes etc. Bref, de l’imagerie populaire, du kitsch, des chromos, du vintage…
– Voilà pour la matière première! Côté technique de création, utilisant ses talents de couturière (qu’elle tient de sa grand-mère), elle découpe aux ciseaux de brodeuse et assemble (collages) avec la minutie des meilleures « petites mains ». Méticuleuse « jusqu’à l’obcession », dit-elle. Tout est sous contrôle! Les contours, les arêtes… C’est fignolé, détaillé, raffiné. A noter que l’artiste intervient souvent sur les découpages eux-mêmes (dessins, pastel…), ou découpe ses propres dessins…
-Et, à côté de cette rigueur, un vrai délire se développe. Carine Olivier « se branche sur son subconscient » comme elle le dit elle-même. « C’est presqu’un travail automatique ». « Je n’y mets pas de sens ».
Vous devinez qu’elle aime les surréalistes!
Son monde est celui de l’enfance, des contes, des cauchemars et des rêves de petite fille. Une série de » monstres gentils » (sur le modèle des cadavres exquis des surréalistes); une série de saynètes qu’elle nomme soit histoires sans paroles soit contes cruels et sans suite; une série (nouvelle, à suivre!) de portraits d’étranges personnages un peu hiératiques et princiers. Et tout cela se tient. Construit, organisé….et farfelu malgré tout! De quoi me plaire! (ci-dessous, « La que sabe »)
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Merci pour votre article; ça fait plaisir me faire découvrir cette artiste.
Cordialement,