En mars 2018, le collectif 13+ donnait à voir une exposition intitulée « Diptyques, Triptyques et + » . C’était dans le bel Hôtel Despringles (ancien rectorat) rue Monge. Entrée 47 rue Crébillon.
Je me fie à mes photos! Quand je prends en photo, c’est que je suis en état d’enthousiasme, d’émotion, d’étonnement ou de plaisir! Quand je ne prends pas en photo, c’est que je sens un goût de déjà vu, ou que ça ne me correspond pas, ou que c’est franchement vide d’intérêt et de sens.
Donc… Une quarantaine de photos prises à cette expo de 13+! C’est plutôt un résultat satisfaisant! Je ne me suis pas déplacée pour rien! Les artistes (que je connais pour la plupart) ont innové pour beaucoup. Même si chacun reste dans sa trajectoire de travail personnel. De belles idées ont jailli.
(Je viens de me rendre compte que je n’ai pas tout vu….Zut. J’ai loupé une salle ou quoi? Ne faites pas comme moi, surtout! Par exemple, j’ai raté les retables de Pasale Serre… Bon! A refaire)
Petite balade devant mes photos, pour raviver le souvenir de ma visite: oeuvres métalliques abstraites de Mireille Barrelle dès l’entrée, peintures en vues rapprochées de Thirion, silhouettes érotiques de Micheline Reboulleau, céramiques en installation de Monique Rion, paravent de Evelyne Lagnien, poésie en noir et blanc du photographe JP Jarlaud, transparences grillagées de F.Orzel, imaginatives gravures et aquarelles de Odile Massart, ardoise de Marc Mugnier…. Et encore plein d’autres créations…
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A Fontaine-les-Dijon, la Galerie La Source a accueilli au printemps 2018 « Corps Accord » du peintre Jean-Claude Sgro. Du mercredi au dimanche compris, 15h30-18h30.
Disons-le tout de suite, j’ai été déçue. J’arrivais à la Galerie avec le souvenir d’une expo de Jean-Claude Sgro, en 2011, dont les dessins et peintures m’avaient semblé extrêmement forts. Je voyais encore ces femmes au corps opulent et glorieux qui défilaient d’un bon pas, avec pour seul habit leurs chaussures à talons. Et il y avait de belles compositions de corps féminins emmêlés, à peine réalistes. Quelques traits énergiques qui donnaient le mouvement et quelques couleurs puissantes pour dynamiser l’ensemble. Le geste était sûr et l’artiste donnait à voir sincèrement ce qu’il ressentait à propos de son sujet préféré, le corps des femmes.
Cette fois, j’ai eu l’impression que l’artiste avait trop amplifié ce qui était encore discret il y a 7 ans: la couleur prend une place plus importante, les flashy sont nettement plus nombreux, le coup de pinceau s’est élargi, les compositions se sont chargées. En outre Jean Claude Sgro tente une nouvelle technique, il peint sur altuglas. Il ajoute aussi, ici et là, des petites feuilles d’or ou d’argent. Il dirige notre regard avec des sortes de flèches ou de traits. Tout cela donne la sensation que la peinture cherche à vous attirer, à vous plaire…Quelque chose de brillant…Qui enlève le côté sincère que suggéraient les oeuvres de 2011.
Bien sûr, le dessin est là. Le trait toujours aussi sûr. On se régale de croquis de toutes tailles éparpillés sur la surface peinte. Les corps de femmes sont toujours chantés en hymnes à la joie… Mais peut-être avec un côté exagéré et forcé, qui ne me convient pas. La seule oeuvre qui me séduit est celle choisie pour le carton d’invitation! C’est du Sgro sans pompe ni trompette.
Et puis, quel dommage d’avoir repris un titre d’exposition déjà utilisé en 2014 par un autre artiste!! (Je suis persuadée que ce n’est qu’un hasard, mais zut! )
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En mars 2018, à l’espace Baudelaire (27 rue Baudelaire, Dijon, quartier Toison d’Or) expo photos de Bernard Beros. 14-18h, du lundi au vendredi. Accompagnée de textes de Michel Lagrange. A voir……
Avec un appareil argentique, depuis son 5ème étage, Bernard Beros a surplombé la place Grangier et saisi des instants changeants d’ombres et de lumières, des passages éphémères de piétons, des jeux de lignes et de teintes. Ce sont des haïkus en photos. Rien de trop. Juste le graphisme, augmenté de la petite touche d’humanité. (Et une épure qu’on admire sans vitre, ça ne gâche rien!!)
J’ose à peine glisser ici un visuel. Tant pis et pardon! (Je choisi un diptyque).
Et j’ai joué de 4 et 5 pieds pour ces quelques vers en me plantant devant 4 photos (vous devinerez lesquelles en allant voir l’expo!)
Noires et blanches. Lignes coupées. Lignes alignées. Et la fameuse… petite tache rouge.
Béton rose poudré. Lignes cerclées. Lignes carrelées. Et le damier… bleu à sept côtés.
Couleur brique pâle. Disque quadrillé. Un cadran solaire. Et le pas noir… qui saute le pas.
Palette cendrée. Rugosité. Mur de pierres à plat. L’envie de plonger…sur le petit bleu
Juste envie, pour ce mois de février 2018, de vous diriger vers une boutique d’artisanat à Dijon, que vous connaissez peut-être déjà: Au Bois d’Amourette, 7 rue Vauban.
Une foule d’objets variés, issus d’un bel artisanat de qualité, vous fait tourner de l’oeil dans ce magasin! (au sens propre!) On ne sait plus où donner du regard! Des couteaux aux bijoux, en passant par les mugs, les bouchons, les montres et les bavoirs! etc etc!!
La maîtresse des lieux propose elle-même sa propre production: des miroirs.
Mais comme la frontière entre artisanat et art est très poreuse, on peut aussi trouver des bronzes et autres sculptures (en raku par exemple).
Hiver 2017-18 (quand il a neigé sur Paris!!) la Galerie Charron, Paris, 43 rue Volta, accueillait « Transgression » de Vicenta Valenciano. Petite visite.
Son idée, à cette artiste, Vicenta Valenciano, est de faire de la peinture sans support (elle appelle ça « liquid painting »). Je ne connais pas sa technique. Mais n’empêche que le résultat a quelque chose d’à la fois léger, agréable et mystérieux. Le principe de la peinture qui vivrait en indépendance,( qui vivrait sa vie!) me plaît assez. Une entité libre. Que l’on peut déplacer, sculpter, poser, manipuler…Les oeuvres sont entre volume et peinture. Entre espace et surface.
Ne vous imaginez pas que la peinture flotte, comme ça, immatérielle et fantomatique, dans l’espace de la Galerie! L’artiste l’a domptée!
Quelques coulures noires s’entortillent, saisies au vol et déposées délicatement sur cartons blancs, à peine tenues, en respiration, puis faites prisonnières dans un cadre derrière une vitre. Belle abstraction, comme des calligraphies échappées d’un manuscrit et qui dansent follement, ivres de leur liberté.
Des portraits aussi, comme décollés de leur support, (décalcomanies!). Formes peintes aériennes. Repositionnées sur quelques fils d’on ne sait quelle matière transparente (plexiglas fondu et redurci?). On voit ces figures un peu comme à travers une surface d’eau. Sans vraie réalité. Lointaines. Troublées.
J’ai moins aimé ses autres portraits. L’artiste a voulu montrer et prouver que ses peintures n’avaient pas d’épaisseur, puisque pas de support. L’une d’elle tourne sur un socle, enfermée entre deux plaques de verre (plexiglas?) .Pour moi, ça, c’est juste froid et technique.
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En ce janvier nouveau, j’ai découvert le Musée de la Chasse et de la Nature à Paris! Jamais je n’y serais allée s’il n’y avait eu carte blanche à l’artiste conceptuelle Sophie Calle! Et je ne suis pas la seule dans le cas! Le jour où j’ai fait la queue sur le trottoir, dans cette rue des Archives, les passants s’étonnaient d’une telle queue pour …. le Musée de la Chasse! Quel succès d’un coup! Ils levaient le nez et comprenaient qu’un évènement s’y déroulait et expliquait cette foule!
Franchement, la présence du travail de Sophie Calle ne m’a pas émue outre mesure. Certes, je me suis bien amusée à « chasser » les oeuvres, ici et là, dans la profusion des collections du musée lui-même. Un vrai jeu de piste. Mais sa vie n’étant que l’éternel sujet de son travail, je me lasse de son père et de sa mort, de ses amants, de ses chats, des souvenirs intimes de sa mère etc. (Elle a elle-même des animaux empaillés chez elle et les a mis en scène ici.)Les céramiques de l’autre artiste qui accompagne Sophie Calle dans cette expo, Serena Caronne, sont presque plus intéressantes: un mur de poissons morts, une peau de lion blanc au sol, des chauve-souris, des fumées de licorne…
J’ai surtout découvert ce musée! Complètement baroque! A la manière des cabinets de curiosité d’autrefois. Je me suis régalée de ces invraisemblables accumulations de tableaux, meubles, armes, trophées, lustres, vitrines, animaux empaillés, objets de toutes sortes… C’est une promenade dans un bel hôtel particulier, qui vous raconte par le menu la chasse et les chasseurs (et les chassés!), depuis la préhistoire. Un drôle de phénomène, cette chasse, décidément. Et un drôle de lieu, ici. Un peu fou. Fascinant!
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« J’ai cru voir des pétales, des feuilles, des fragments d’écorce, des fossiles. Mais j’ai rêvé, non ? Ou alors, j’ai levé un voile, poussé une porte et franchi une frontière.Celle qui permet de passer chez les fées. Oui, j’ai pénétré dans un conte de fée.
Les végétaux sont en fait devenus des objets précieux. Ils sont blancs, aériens, fins, translucides.. Seules quelques rugosités rappellent peut-être l’origine naturelle de ces bijoux de porcelaine qui lévitent soudain devant moi et jouent parfois les carillons cristallins.
Les grès, eux, hésitent joliment entre pierre et sculpture. La magie intervient. Et la métamorphose se réalise. Et certains se sont même laissés visiter par la fée qui leur a incrusté des yeux de joaillerie.
Plusieurs fois, je détecte des petites cicatrices sur les objets raffinés qui occupent ici l’espace. Comme des empreintes de corps organiques. Ou des traces laissées par un animal ou un humain.
Ils retiendraient donc la mémoire ? Stopperaient le temps ? »
La fée s’appelle Manoli Gonzalez, sculptrice-céramiste.
Hiver 2018; J’ai vu une expo à la Maison Phare (Fontaine d’Ouche, allée de Grenoble) dans le cadre du festival Modes de Vie à Dijon. Formidable travail de l’artiste Nicolas Henry.
Trois parties du travail de Nicolas Henry : 1- en résidence dans des accueils périscolaires, il a échangé et créé avec les enfants (photo collective, créations de marionnettes personnelles, journal de bord…) 2- ses photos « Les cabanes imaginaires autour du monde » 3- ses photos « Les cabanes de nos grands-parents.
Ses « cabanes »! C’est intéressant car, en amont, il y a toute une démarche de rencontres, d’explications, de dialogue, de participation… Dans tous ces pays du monde où Nicolas Henry est intervenu, j’imagine la surprise, l’incompréhension, la patience, la persuasion, et puis l’enthousiasme, les rires, les déplacements, les transports, les mises en place… Les gens de ces régions un peu lointaines et marginales se sont pliés aux folies de l’artiste! C’est formidable. Il s’agit d’un travail en commun, guidé par lui.
Mise en scène, installation (au sens artistique contemporain), montage de théâtre, création collective, image poétique, morceau d’humour, reportage ethnique, action significative… Et photo! Oeuvre d’art totale!
N’oublions pas les encadrements de ces photos grand format! Faits de morceaux de bois récupérés et dépareillés. Aussi bien des fragments d’armoire ou de planchers, ou des bouts de palettes etc! Des cadres en harmonie parfaite avec les assemblages fantaisistes du sujet photographié!
Deux magnifiques livres sont à consulter sur place pour mieux connaître le travail de Nicolas Henry.
Pardon pour la mauvaise qualité de mes clichés. Cliquer sur eux pour agrandir, en deux fois
En février 2018, la Galerie Univer, de Colette Colla, à Paris (6 cité de l’Ameublement, 11ème) proposait l’exposition « Peinture Silencieuse ». Pierre Buraglio, Philippe Cognée, Didier Hagège, Emmanuelle Mason, Emmanuelle Pérat, Jean-Pierre Schneider. Belle découverte de cette Galerie!
17 h. Je franchis le seuil de la Galerie Univer, la porte est grand ouverte. Pas un chat. Pas un bruit. Je commence timidement à faire grincer le parquet (qu’est-ce qu’il est beau, d’ailleurs!). Je trouble un peu le silence. J’avance. Les oeuvres m’ont accueillie sans animosité, semble-t-il. Elles se taisent. Elles se laissent observer. Je m’aventure un peu plus loin. Toujours personne. J’apprécie beaucoup le lieu: La Galerie a été aménagée dans un ancien atelier professionnel de cette « cité de l’ameublement » (nom de la rue). Un bel espace qui tourne autour d’un patio. Sympa. Dehors il fait déjà nuit. La rue est vide derrière les vitrines.
Soudain apparaît une adorable jeune femme. Du fond de la Galerie? Oui, sans doute. Elle est confuse, pleine d’excuses. La Galerie est en préparatifs de vernissage pour demain et -vous savez ce que c’est- un tas de détails à régler en dernière minute. N’empêche, elle prend le temps d’expliquer, montrer, guider…Les salles suivantes recèlent quelques trésors de la collection de cette Galerie de Colette Colla (qui restera invisible ce soir-là) et permettent aussi un regard sur d’autres oeuvres des artistes exposés dans la première partie de la Galerie.
Donc, je reviens sur l’expo en cours. Son titre est « Peinture Silencieuse »! Je crois l’avoir étonnamment expérimenté tout à l’heure! Chacun des travaux présentés contient quelque chose comme une absence, ou une disparition, ou un abandon…Et il faut les « écouter » (surtout parce qu’ils sont silencieux)
Dès l’entrée (je dirais, dès la rue) on est happé par la toile « Bibliothèque » de Philippe Cognée. Une grande structure imprécise qui s’enfonce dans un lointain infini. A regarder plus, on distingue des rangées de livres. Un mur de livres qui s’évapore là-bas, au fond du temps. Toute proche (vue de la rue aussi), la toile « Ceci n’est pas une chemise noire » de Pierre Buraglio. Etrange sensation de solitude. Ou de présence fantôme. Une peinture merveilleusement avare d’anecdotes. (Dommage pour son titre à la Magritte. La peinture vaut mieux que ça)
Ensuite, j’ai retenu le travail de deux Emmanuelle! E.Pérat utilise le pastel sec pour créer des ambiances immobiles: des lieux délaissés par l’homme (grenier, vieil atelier…). Un côté peinture flamande, avec ses détails bien propres, son réalisme bien précis et, surtout, ses lumières fabuleuses. Une impression bizarre d’irréalité qui contraste avec la perfection parfaite de l’objet peint.
Pardon de ne pas parler de tous les artistes exposés. J’ai dit mes préférences. L’ensemble de cette expo est très cohérent et de belle qualité.
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En janvier 2018, la Galerie La Source, à Fontaine, accueillait « Fragments d’humanité », une exposition de Evelyne Lagnien.
Quand l’artiste est présent à la Galerie et que vous pouvez vous entretenir avec lui, l’exposition prend une dimension supplémentaire. C’est ce que j’ai connu lors de cette visite à La Source. Evelyne Lagnien était là. J’ai aimé l’écouter parler de sa façon dont elle a cherché à « habiter » ces espaces, ces surfaces, ces volumes. Il faut dire qu’ à La Source ce n’est pas aisé! J’ai aimé qu’elle me dise que le visage, pour elle, dans son oeuvre, c’est d’abord une « structure ». Pour, à partir de là, en dire davantage sur l’humain. Sur soi. Sur les autres.
Une prolifération de visages. Voilà ce qui vous attend à la Galerie. (N’oubliez pas le regard qui vous suit dans l’ombre de l’escalier!) Des regards anonymes. Des visages à demi-cachés ou des extraits de visages. Des visages qui s’effacent. Des visages mélancoliques, silencieux… Cette multiplicité de nous-mêmes, cette abondance d’identités est intéressante. D’autant que Evelyne Lagnien a plein d’idées. – Sa « tour » d’où émergent des têtes emballées, étouffées, prises au piège. …
Il y a répétition. (Et l’utilisation du monotype aide à intensifier cela). Mais la répétition peut aider à la cohérence.
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