J’ai envie aujourd’hui de vous parler d’une sculpture que j’ai vue dans l’atelier de Céline Roblin, bronzière, à Fontaine Française (21), à l’occasion de ses portes ouvertes (avril 2025). Un visage de bronze dans un arbre…. !
Cette artiste est sculptrice (la terre, l’argile). Mais elle poursuit le processus jusqu’à fabriquer ses moules, et à y couler le bronze en fusion etc. Elle travaille à l’ancienne (fonte à la cire fondue). Bref, je ne rentre pas dans le détail technique, je n’en suis pas capable, mais allez la voir. Elle vous expliquera. Elle « maîtrise toutes les étapes de fabrication » dit-elle sur son site… (https://www.celine-roblin.fr/). C’est assez rare pour être signalé.
Elle s’est peu à peu spécialisée dans le végétal. Et c’est ça qui m’a touchée. A partir de feuilles, de brindilles et de morceaux d’écorce, elle réalise des pièces de bronze, fines, déchiquetées, dentelées… Ce contraste entre la matière naturelle, brute, et le métal précieux est particulièrement intéressant.
Maintenant, il faut manipuler cette idée pour parvenir à des oeuvres qui ne soient pas seulement « jolies » et décoratives. Céline Roblin cherche. Elle dit qu’elle « extrait les âmes du bois »…. C’est tout à fait ça. Mais côté technique, souvent, elle se heurte à des obstacles. D’un côté elle a le végétal, de l’autre la pièce de bronze dont elle est issue (empreintes d’écorce devenues objet d’art). Comment les marier sans tomber dans le « facile », l’artificiel? Plaquer une petite branche de bronze sur le tronc d’un arbre… ce n’est pas l’idéal! Pas suffisant.
J’y arrive! A ce coup d’émotion que j’ai eu devant une des oeuvres de Céline Roblin!
C’est une sculpture où elle a réussi à donner l’étrange impression d’une métamorphose en train de se faire sous nos yeux. On ne sait pas si l’humain se transforme en végétal ou si c’est l’inverse. Quelque chose est en marche, en tout cas. Un visage émerge d’un tronc d’arbre. Comme s’il naissait d’un autre corps. Quelques lambeaux restent collés ici ou là, ou commencent à se détacher… Des morceaux de peau qui hésitent entre l’écorce et l’épiderme. Ils sont de bronze. Mais semblent de bois… Figés soudain, brillants, raffinés, immortels… Parfois insoupçonnables, camouflés. Parfois bien visibles, révélés. La mutation est en cours…

Il y a du fragile et du puissant à la fois dans cette sculpture. La femme qui apparaît est à l’état de masque inachevé. Une façade. Une créature à peine finie. En devenir. Par contre, la force de vie est là, bien présente. Debout. La nature va gagner, quelle que soit la forme, humaine, minérale, végétale … Les souffles vitaux vont s’unir pour poursuivre…
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