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Marc Desgrandchamps, musée BA Dijon

L’été 2023, le musée des Beaux Arts de Dijon a proposé une grande exposition temporaire de Marc Desgrandchamps, « Silhouettes ».

Ce monsieur Desgrandchamps est né en 1960. Il fait partie (si l’on veut le ranger dans un tiroir) de cette nouvelle figuration que propose la peinture contemporaine depuis quelque temps. J’ai vaguement pensé parfois, au gré de ma visite, à David Hockney, Françoise Pétrovitch etc. Comme eux, Marc Desgrandchamps crée un univers ambigu. La réalité est là, reconnaissable, mais fragile, à demi effacée, prête à disparaître…Les ambiances peuvent être calmes et sans histoire (bords de mer, souvent) mais il y a comme une angoisse qui rôde: où et quand vont arriver la cassure et la chute…?

Sur de grands formats, aux teintes bleues ou vertes, des figures apparaissent, souvent solitaires et de dos, visage caché. Jeunes femmes modernes, portant téléphone portable et tongs. Les contours du dessin sont plutôt incertains et maladroits, les choses se traversent les unes les autres. Ou se superposent. Les silhouettes sont flottantes. Les temps sont mêlés, passé-présent : des fantômes de statues antiques dialoguent avec des personnages vivants aujourd’hui. Des reconstitutions de tableaux anciens (le déjeuner sur l’herbe ou la flagellation, par exemple) explosent leur existence et deviennent des scènes actuelles… Atmosphère étrange!

Marc Desgrandchamps a tendance aussi à fragmenter le réel, à séparer des morceaux de corps ou d’objets. Là, davantage encore, le malaise est présent. Les choses et les êtres peuvent se briser, et perdre des pièces… Le doute…Rien n’est solide ni sûr. Notre perception du monde est sans cesse à remettre en cause.

Il n’est pas facile d’exprimer une vrai opinion sur cette exposition au musée de Dijon. Intéressante, oui. Représentative de son temps. Mais j’ai quand même une hésitation! Puis-je croire totalement en ce travail d’artiste, ou faut-il y voir des procédés un peu systématiques qui manqueraient de sincérité? Tels les Surréalistes par moment…

Au fait! J’ai évoqué plus haut Françoise Pétrovitch… J’adore! Aucune hésitation pour elle!

Cliquez sur les visuels pour agrandir

2 comments to Marc Desgrandchamps, musée BA Dijon

  • Bonjour,
    Je suis d’accord avec vous concernant ce manque de sincérité. La première toile que vous montrez ici montre une femme de dos, et deux choses y sont: premièrement, l’on a l’impression qu’il ne lui a pas demandé son avis et qu’il l’a peinte en volant son Droit à l’Image (code civil, si je me souviens bien), et deuxièmement, l’on perçoit le bas de son dos, ses fesses, et l’on se demande si c’est ça le but ou s’il y a un but artistique réel derrière le fait d’avoir peint ceci: n’y a-t-il là pas un but apparent qui tente de cacher un but érotique dont le but sous-jacent est la domination du féminin par l’acceptation banale de la domination masochiste traditionnelle? Ainsi, l’on en déduit la suite, où, effectivement, le débat a lieu entre des gens qui n’existent pas et ces traditionalistes qui prétendent en singeant la prière interroger Dieu, le Ciel, les Ancêtres, etc, prétendant être chacun chacune des Pythies dont la magie serait démontrée par l’Histoire et la survivance à travers l’Egypte ancienne des pratiques religieuses magiques jusque dans le fait que la Bible enseignerait en réalité entre les lignes le satanisme. Sauf que les traditionalistes, à travers leur pensée sceptique et cynique, n’ont pas pensé à une chose: cette survivance est illusoire, car il n’y a pas de survivance possible à la pensée traditionaliste, la pensée qui se pense magique, tel qu’il n’y a pas de survivance à la maladie d’Alzheimer, à la fragmentation des molécules de Tau enrobant la myéline. Il n’y a pas de têtes, oui, a des personnes mortes ou des assemblages illogiques. La transparence des personnages est, effectivement, des personnes, sans doute, qui croient que l’Apocalypse n’a pas eu lieu en l’An 33 et reste à venir. Le décodage ainsi fait provient de mon épistémologie, tel que Vermeer peignait, pour résumer techniquement, à la règle et au compas. Ici, c’est pareil, l’on a l’impression que c’est du copier-coller, fait au projecteur diapo et au papier calque. A propos, le papier calque, c’est pour faire des abat-jour avec du papier transparent, avec autre chose que le papier huilé qui était utilisé jusque tard dans l’Histoire et était dangereux pour les lampes torche, d’où peut-être l’expression « l’on ne rajoute pas de l’huile sur le feu ». Je suis d’accord avec vous, il y a un manque évident de sincérité, mais dans la quasi-totalité de l’Histoire d la Peinture, et d l’Art en général, ce qu’il ne faut pas accepter en tant que banalité qui ne peut définir une norme de pensée ou une norme de sécurité, puisque ce n’est pas une sécurité pour soi que la dégénérescence traditionaliste. En résumé, je pense que c’est du masculinisme.

  • mijo

    désolée, rien de commun entre votre commentaire et mon ressenti devant cette exposition de Desgrandchams ni avec mon propre commentaire, on n’est pas sur la même longueur d’onde.

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