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Nous les arbres, Fondation Cartier, Paris

Les arbres sont nés il y a quelques 400 millions d’années. Et nous les hommes à peine 300 000 ans. Ils ont une sacrée expérience de la vie! Et nous savons maintenant qu’ils sont capables de mémoire, de communication, de sensations etc. Quant à leur influence sur le climat, elle est évidente. Hommage a été rendu à cet honorable être vivant à la Fondation Cartier, à Paris, avec une grande exposition, à l’automne 2019. (bd Raspail. fermé lundi. 11-20h) . (Cliquez sur les visuels pour les agrandir)

« Nous les arbres » est une exposition qui se veut complète: à la fois scientifique, artistique, philosophique…et peut être même politique… Mais le souci de l’esthétique est partout. La beauté accompagne le visiteur de salle en salle.

Laissez-moi vous dire, malgré tout, que j’ai trouvé inadmissibles les vidéos sur grand écran (petite salle, rez-de-chaussée) qui passent en boucle, et inondent de leur son puissant pratiquement tout le rez-de-chaussée. Certes, c’est une partie importante et intéressante de cette expo, puisqu’il s’agit des témoignages et réflexions de gens passionnés par les arbres. Mais j’aurais aimé les écouter LIBREMENT. On m’impose leur parole. Elle m’agresse. Elle me gêne dans ma contemplation des oeuvres environnantes. Je n’ai pas besoin de ce bourrage de crâne pour aimer et respecter les arbres.

L’exposition a pourtant bien d’autres qualités.

Ainsi, j’ai adoré le travail du français Fabrice Hyber que le catalogue appelle l’ « artiste-semeur » .

Comme des pages géantes de carnet, avec croquis, prises de notes, calculs… Le tout réuni à des peintures et dessins tout en finesse. Bel exemple du chercheur tout ensemble scientifique, artiste, poète et botaniste!

Autre coup de coeur de ma part, les monotypes du brésilien Luiz Zerbini: impressions de feuilles ou branches, assemblées pour de délicats tableaux aux magnifiques graphismes.

L’artiste a accroché aussi de grandes toiles (à la Douanier Rousseau!) qui montrent la folie végétale de la forêt amazonienne mêlée à des objets du monde humain moderne.

Les artistes du Paraguay, avec leurs dessins à l’encre m’ont fascinée aussi. Ils représentent les arbres et les animaux de leur environnement. Un splendide travail, d’autant plus touchant, qu’il dit leur angoisse devant la disparition de cet équilibre entre la nature et les êtres qui y viv(ai)ent.

L’iranien Salim Karami, avec ses végétaux dessinés au stylo bille, évoquant les motifs des tapis persans de son pays, m’a beaucoup plu également. Ainsi que son compatriote Mahmoud Khan.

La série photographique du brésilien Cassio Vasconcellos, prise au coeur de la forêt amazonienne, en noir et blanc m’a interpellée: un côté dessin fouillé, tels ceux des livres anciens racontant les premiers explorateurs de l’Amazonie.

Sans oublier les dessins du botaniste Francis Hallé et les aquarelles de Stefano Mancuso. Et bien d’autres découvertes encore. (Ne pas manquer de continuer la visite dans le jardin de la Fondation).

Les incendies récents en forêt amazonienne confèrent évidemment à cette expo une autre dimension émotionnelle…

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