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David Hockney, Centre Pompidou

A l’automne 2017, au Centre Pompidou de Paris, une grande rétrospective de l’oeuvre de David Hockney permetait de suivre plus de 60 ans de travail de ce peintre anglais (11-21h, fermé le mardi)

Interdiction de prendre des photos. Frustrée! Celles qu’on trouve en cartes postales et documents ne sont pas forcément celles que j’aurais prises!!

Evidemment, je ne connaissais de Hockney que les fameuses piscines américaines! Cette expo m’a donc fait ouvrir les yeux sur les recherches de l’artiste tout au long de sa vie (il a 80 ans aujourd’hui), et en particulier sur son rapport à l’image (photographique ou peinte). Intéressant.

L’expo débute par ses peintures de jeunesse, quand il était encore à l’école d’art. Elles m’ont touchée, presque davantage que les suivantes! Son autoportrait en collages sur fond de journal est une fantaisie fort sympa (déjà un assemblage, comme il le fera avec ses photocollages)!Hockney

Ensuite, seize gravures, comme un conte graphique, avec refrain d’une tache rouge; ça m’a ravie.

Puis, déjà ses paysages et portraits, annonciateurs de la suite. Californiens (déjà des piscines), indiens, suisses… J’y ai vu de l’humour. Et du jeu: « je fais du réalisme pour prouver que la peinture figurative n’est pas morte. Mais je me refuse à la reproduction exacte de ce que perçoit mon œil » dirait-il (et je ne serais pas loin d’apprécier!) . D’où le trait fantaisiste et simpliste, la palette exagérée.

Viennent les douches, puis les doubles portraits, puis les piscines etc;  et ça y est, on est dans les peintures-photographiques, il me semble. Des peintures inspirées de photos, mais surtout un regard de photographe avant d’être celui d’un peintre. Telle cette bouée rouge flottant sur l’eau de la piscine:  le cliché qu’on fait en un clin d’œil, parce qu’on a aimé son graphisme et ses oppositions de couleurs.

C’est drôle comme les scènes les plus connues de Hockney (piscines, portraits…) ont à la fois quelque chose de très figuratif, bien sûr, mais aussi de très irréel. Les personnages figés et raides comme sur les vieilles photos, les traits rigides du décor, les couleurs lisses et glacées. On est dans l’aplat. On est sur une surface. Et, du coup, on reste à l’extérieur. On n’entre pas.Hockney2

Après une série de portraits dessinés magnifiques (sa mère, par exemple…) et d’ autoportraits (le dandy qui se regarde et se dessine chaque matin), l’expo se termine par le travail de l’artiste utilisant les techniques nouvelles, de l’imprimante à l’Ipad, en passant par le polaroïde. La suite logique de son cheminement: une réflexion sur la (re)production des images.

Hockney a peint ou mis en vidéo de vastes paysages « enveloppants ». Sans doute pour qu’on soit plus facilement à l’intérieur (je disais plus haut que je n’entrais pas!).  Entre autre, « peinture sur le motif pour le nouvel âge post-photographique » de 12 m de long, faite de 50 toiles assemblées. Pas terrible! Et « the four seasons » réalisées avec des tournages en continu (18h par jour) sur plusieurs caméras. Le thème des 4 saisons rabâché depuis des siècles, mais vu avec des moyens actuels.

Finalement, qu’est-ce qui m’accroche dans tout ça? -Peut-être le côté impossible de ses paysages peints (à la Matisse, souvent) . Avec leurs couleurs de fauves. Une campagne anglaise qui s’offre des roses un peu fous, des rouges, jaunes et verts fluo. Le Grand Canyon qui lui aussi se voit en teintes improbables, jaune vif, aubergine et tomate. La route sinueuse de Nichols Canyon (photo ci-dessous, extrait)…Le tout brossé en lignes et formes mouvantes. Et avec ces perspectives inversées qui transmettent au regard une drôle d’impression assez vertigineuse.Hockney3

cliquer sur les visuels pour agrandir, en deux fois

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