« Jardin d’artiste et ses hôtes », titre de l’exposition du collectif 13+ à la Grande Orangerie du jardin de l’Arquebuse de Dijon. 25 artistes. En octobre 2016.
Il y a de quoi s’inquiéter quand on arrive à cette expo de l’Arquebuse et qu’on voit d’abord des branchages et des feuilles (déjà bien séchés)…Il suffit que le thème soit « jardin » et hop quelques végétations feront bien l’affaire. Quelques branches auxquelles on fait pendre je ne sais quels petits papiers, quelques faux arbres en pot donneront le « la » de cette expo… Et je te rajoute un brin d’herbe par-ci, un bouquet de persil par là…
Mais, passée cette impression de jardin d’enfant ou de kermesse paroissiale, on plonge dans les univers des artistes de 13+. Et on se fait plaisir plus d’une fois.
Certains ont bien joué le jeu et donnent à voir … Pas tous, malheureusement.
Comme d’habitude, je vais faire mon choix! Dire mes rencontres avec des choses touchantes, marquantes, nouvelles, étonnantes. Inspirées. Celles où j’ai discerné une créativité sensible.
Fabienne Adenis, a fait pousser d’étranges plantes dans ses petits pots de jardinage. Sûrement des graines de son pays d’Ondalia… Mi-humaines, mi-végétales. Ambiguïté. Beauté. Luxe et volupté. Et les feuilles d’automne qui jonchent le sol sont, chez elle, des visages féminins tout en or. Telles des médailles. L’artiste a également présenté ses phalènes en céramique blanche que j’avais tant aimé au cellier de Clairvaux. Piquées sur une sorte de buisson. Donc, pour F. Adenis, tout un ensemble de petites pièces qui foisonnent de vie (une autre vie.)
Edith Nicot a fabriqué son papier à partir de dizaines de plantes diverses et variées, et avec cette matière obtenue, incroyable, elle a façonné des mini kimonos (ses « l’uniques ») . Les voilà suspendus au-dessus d’un nid de guêpe géant (réel) qui montre le labeur fabuleux de ces petites bêtes qui construisent leur nid en papier. L’artiste a fait cueillette d’ail, d’artichaut, d’hortensia, de monnaie du pape, de coton etc. Elle a joué les sorcières dans ses marmites magiques. Et elle a ainsi créé de drôles de textures, très intéressantes, qu’elle met en volumes, en « sculptures ». A suivre!
Jean Philippe Jarlaud a accroché ses photos d’arbres. Magnifiques noirs et blancs, avec lignes élancées des fûts et personnages solitaires à leurs pieds. Beaux éclairages de coeur de forêt. On devine le lien étroit entre la nature et l’homme.
Odile Massart, la spécialiste de la gravure, donne à voir un travail subtil, avec, parfois, une pointe d’humour. De petits animaux dessinés à la plume, façon planche zoologique, ou gravés sur cuivre, ou sur zinc et aquarellés…
Avec Evelyne Lagnien, c’est le plaisir de voir des photos (je crois) grand format sur bâches: des silhouettes fondues (ou confondues) d’arbres et de visages, et, à leurs pieds, une installation de belles pièces de raku, comme des morceaux d’écorce. Décidément, dans cette expo, je préfère les créations des artistes, inspirées par la nature, aux choses de la nature elle-même!!
J’ai stoppé aussi -devant une image de nuées d’étourneaux dans le ciel, réinventée par la photographe Denise Guilloux qui a su utiliser le magnifique graphisme de ce vol d’oiseaux. Et, du coup, comment le réel passe une frontière…
-devant deux peintures sur bois de Francis Orzel, sachant que cet artiste projette des pigments à l’aide d’une sorte d’aérographe. Jolie harmonie entre les arbres représentés et les veines du support naturel. Et le sujet, traité façon rêveur…
-devant des peintures de Jean Thirion qui racontent une histoire en couleur, avec quelques gros plans, quelques images arrêtées…Drôle et vivant.
-devant quelques terres cuites, celles d’ Odile Massart, celles d’Eliane Martinand, celles d’André Mugneret
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