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choix du mois, avril 2015

après abandon de cette rubrique depuis quelques mois, coucou la revoilou… Avril 2015 fut marqué pour moi par un travail de Christine Delbecq. Son « mur »…

L’artiste plasticienne Christine Delbecq avait engagé, il y a deux ans je crois, un travail sur le « courrier ». Elle avait écrit des lettres sans mots. Des tissus où couraient des fils et des fragments de papier, ou des boules de lanières de textile, elles aussi parcourues de « phrases ». Elle avait envoyé cette correspondance par la Poste, accompagnée d’un petit mot explicatif. Et elle a reçu des réponses. Très diverses. Chacun s’est exprimé à sa façon: cahiers, canevas, cailloux, tissus, feuilles de papier, photos, collages etc. Chacun a présenté différemment ce qu’il avait à « dire ». Un langage du coeur.

Lors de sa résidence au Canada, Christine Delbecq a continué ce travail. Le dialogue illisible s’est prolongé! Les échanges analphabètes se sont poursuivis! Et tout le monde s’est compris! Des liens se sont noués grâce à ces sortes d’écritures inconnues, originales, personnelles, variées…

Aujourd’hui, l’artiste « en a fait quelque chose » de tout ça! Et c’est super fort , comme toujours avec elle!

Au Canada, Christine Delbecq avait commencé à prendre en photo des détails des courriers qu’elle faisait ou recevait. Ces images, découpées, collées aux murs des couloirs du lycée où elle était accueillie, formaient peu à peu un long chemin. En Bourgogne, dans son atelier, elle a repris l’idée, mais en la poussant à son maximum! Tout garnir les murs!murDelbecq

Je vous livre en vrac les notes griffonnées à mon retour de l’atelier :

« Réunir ces courriers. Les rassembler. Les regrouper. Les marier malgré leurs différences. Les mettre dans une sorte de mémoire (les compresser comme pour un disque dur).  Reprendre tous ces échanges. Les effeuiller. Les égrainer. Les désenfiler. Les renfiler. Reprendre la marche de l’écriture autrement. A nouveau petits fragments mis bout à bout, rapprochés, collés, serrés… Et le tissage reprend. Autrement. Les courriers réels sont passés dans une autre vie. On ne les reconnaît plus. Ils sont morts puis ressuscités.  Sont entrés dans une nouvelle réalité. Leur métamorphose par la photo: tellement zoomés, détaillés, recadrés, floutés, déplacés, détournés… Sont devenus images d’eux-mêmes. Et l’accumulation fait le reste. Le rempli. La pléthore. La charge. L’obsession. Tous ces petits extraits qui finissent pas faire un tout. Une unité. Et nous de surfer sur les vagues, d’avancer dedans jusqu’au vertige. Ce pourrait être  une cacophonie, mais non! C’est aussi le miracle de la réussite plastique! C’est à la fois harmonieux, émouvant, étonnant… »murDelbecq2

Cliquer sur les visuels pour agrandir, en deux fois

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