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Paola Pivi, FRAC, « Tulkus 1880 to 2018 »

tulkur2L’exposition du FRAC , aux Bains du Nord, rue Quentin à Dijon, s’intitulait « Tulkus 1880 to 2018 » et rassemblait 516 photos de ces Tulkus…qui sont (le saviez-vous?) les réincarnations de maîtres bouddhistes tibétains. C’est l’artiste plasticienne Paola Pivi qui, en 2010, a débuté ce projet original: retrouver tous les portraits photographiques des tulkus. Elle s’est donné jusqu’en 2018 pour enrichir sa collection. Œuvre en cours, donc. L’expo dijonnaise venait après Turin et Rotterdam

Idée folle pour une artiste, qui a d’ailleurs l’habitude de dérouter et de provoquer: Paola Pivi court le monde (elle se fait aider bien sûr!) pour récupérer des images de tulkus et elle les donne à voir (Elle en a 1100). Ce phénomène culturel du tulku l’a, semble-t-il, fascinée quand elle en a pris connaissance (sans doute grâce à son mari né au Népal). L’omniprésence de ces images dans les pays pratiquant le bouddhisme tibétain, leur diversité et, surtout, leur caractère sacré l’ont intéressée, au point que leur collecte et leur rassemblement… elle en fait une œuvre.

Cette œuvre, on peut l’aborder de différentes manières. 1-    Son côté historique est forcément intéressant: la plus ancienne photo de l’expo date de 1873.  Avant le portrait photographique du tulku, existait la peinture. Un seul exemplaire est montré ici. On peut observer chaque cliché, lire les cartels (quand on en a la possibilité!), comparer les costumes, les trônes, les personnages etc . On peut penser aux aspects politiques Tibet-Chine.  2-    Le côté culturel est également passionnant. Cette tradition de l’image du tulku est étonnante: elle a, pour le croyant, le même pouvoir sacré que le tulku lui-même.   3-   Enfin (et c’est quand même essentiel!) il s’agit d’un acte artistique. « Il y a une volonté revendiquée, une intention d’artiste » souligne Astrid Handa-Gagnard, la directrice du FRAC Bourgogne.tulkusrr

En fait, le poids de ces images et de leur récolte, avec ce qu’elles contiennent de foi, d’Histoire, de vie(s) , de mort(s), de rencontres, de chemins, de questions…fait l’œuvre.

Il faut reconnaître que la visite de l’expo « Tulkus » laisse une impression assez troublante….pour qui veut bien se laisser imprégner par une certaine spiritualité…Tous ces regards de maîtres bouddhistes qui vous fixent! La disposition des photos sur les murs des salles des Bains du Nord n’a pas de but chronologique. Ni autre (pas de message!). C’est purement visuel. Divers formats, couleurs, noir et blanc… On se laisse envouter par ce « temple » … Par cette accumulation (qui fait son effet, comme toujours)… C’est à la fois pesant et léger. Fort et incongru. Zen et intimidant.

dans cette expo le visiteur n’a pas le droit de photographier.  Le FRAC a eu l’amabilité de m’en envoyer (des officielles). Cliquez pour l’agrandir (en deux fois) :indispensable.

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