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Monumenta, Grand Palais, Paris

Cette année, la verrière du Grand Palais, à Paris, a reçu les artistes russes Ilya et Emilia Kabakov pour un nouveau numéro de Monumenta. (En juin 2014)

Depuis 6 ans  (7,  car une année a été sautée faute de sous…), jamais aucun des artistes invités n’a  réussi à réellement OCCUPER l’énorme volume ni la gigantesque surface de ce lieu… Bizarre que aucun plasticien n’ait joué le jeu de vraiment s’emparer de cet espace extraordinaire (13 500 m2)…  Bon! Je vais leur donner des idées, moi !!! (plus tard!! vous verrez!!)Monumenta

C’est une « étrange cité » qu’ont créée les russes.  On se promène donc entre des murs blancs (bien sûr, l’allusion à la ville d’Afrique du Nord est claire),  on se perd dans le labyrinthe des rues (pas assez étroites et intimes à mon goût, mais les artistes avaient sans doute prévu une grosse foule de visiteurs),  et on chemine d’un bâtiment à l’autre, à l’intérieur desquels il se passe mille choses.  Au cours de la balade, on a de beaux coups d’œil sur les perspectives et les rencontres entre les lignes que dessine la verrière et celles de la « cité ».

Dans les 7 bâtiments,  les artistes ont accumulé une masse de références scientifiques, historiques, ésotériques, philosophiques etc… Normal!  Nous sommes en art contemporain !  La visite prend donc une bonne heure tant la richesse du contenu est grande.  On réfléchit sur l’énergie cosmique, sur l’idée de portail, sur la recherche de l’ange (bonheur? perfection?), l’art, les souvenirs, le communisme etc.Kabakov1

En fait, toute une vie se déploie ici, celle des auteurs de Monumenta.  Une accumulation de connaissances, de vécus, d’expériences, d’émotions.  Nous sommes tous plus ou moins « une étrange cité » ,  non?

Tous ces sujets sont soutenus par des mises en scène intéressantes (et souvent belles) au cœur des différents pavillons.  On y voit des maquettes, des dessins, des peintures, des petites sculptures, des textes  (beaucoup!)….  Parfois, on se dit qu’ils en font même un peu trop…Kabakov2

Une coupole géante, hors les murs de cette ville utopique, diffuse une musique en boucle et fait varier ses couleurs.  Il paraît que c’est une évocation de la théorie du musicien russe Scriabine (correspondance entre son et couleur).

Ce que j’ai préféré, ce sont les « chapelles ».   Sur les murs, pour l’une, des peintures figuratives très grand format.  Souvenirs de la vie de l’artiste Ilya Kabakov,  mais positionnés sens dessus dessous… Le fouillis de la mémoire… Les déceptions de ce en quoi on croit pendant la jeunesse et qui se renverse avec le temps…  Pour l’autre,  des fragments de souvenirs également,  sous formes de toiles peintes (style impressionnisme) égrainées sur les hauts murs de cette « église ».  Et,  au-dessus de la porte,  là où on penserait  Jugement Dernier ou quelque chose comme ça… une grosse tache sombre de peinture avec trois visages à peine émergeant…

« Le musée vide »  m’a touchée aussi.  Salle de musée à l’ancienne,  avec couleur traditionnelle sur les murs,  spots de lumière dirigés sur des absences de tableaux,  dorure au plafond… Et, effondrés dans de grosses banquettes confortables, on écoute du Bach!! La musique occupe l’espace.

Cliquez sur les visuels pour agrandir en deux fois (et voir les explications)

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