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Mumbaï Experience, la Minoterie

A la Minoterie, av. Jean-Jaurès, à Dijon, quelque chose de grand s’est passé en  avril 2014:   résultat d’une formidable aventure.  Trois artistes plasticiens dijonnais ( collectif H222), Christine Delbecq, Alain Steck et Emmanuelle Grand, sont allés travailler avec les enfants des rues de Bombay en février 2012.  A La Minoterie, tout s’est réuni:  les oeuvres des enfants, celles des artistes indiens rencontrés là-bas et celles des trois dijonnais qui livraient ici le travail né de leur expérience indienne.

Christine Delbecq:    Au mur, son « Journal ».  Une immense vague de photos qui fait dérouler le film de son expérience indienne.  Les images s’entremêlent et s’entrechoquent.  S’enchaînent et s’associent.  Associations d’idées, de couleurs, de lignes, de formes, de senteurs, de ressemblances, d’échos… Comme le défilé de nos pensées.  Apparemment brouillon,  mais diablement harmonieux et logique.  Se mélangent les temps.  Se mélangent les moments vécus là-bas et leurs réponses en création plastique de l’artiste dans son atelier.  Le flot est serré, bouillonnant… C’est l’Inde.

Et puis, sa ligne de travail est là aussi, celle qu’elle suit avec constance depuis quelques années.  Boîtes et cubes.  Conjugués à l’infini,  pour dire les choses de la vie.  « La Porte » est visible dès l’entrée:  une envolée légère de cubes noirs et blancs qui s’ébattent et se bousculent pour franchir la fameuse porte.  « Les Cartons » ,  eux dégringolent (à moins qu’ils ne grimpent?) en cascade blanche.  Volumes évidés, contorsionnés, accumulés, empilés…  Quant aux « Mumbaï Game Cubes » ,  ils sont comme pliés, écrasés et étalés au sol, aux couleurs chaudes de terre, de poudres, d’étoffes.Delbecq

L’ensemble de Christine Delbecq,  malgré la diversité,  a une vraie unité :  l’idée de foisonnement, de profusion… Ce qu’elle a dû ressentir en Inde.  On en entend la rumeur incessante, fatigante, obsédante…

Alain Steck est le peintre du réel (enfin, depuis quelques années.  Cf sa série sur les rues de Paris).  Et ici, le réel de Bombay frappe un grand coup (comme il a dû le frapper lui…). Un portrait géant au fond de ce grand hall qu’est la Minoterie.  Entouré de plus petits formats qui racontent le pays,  en détails, en coups de zoom, en coups d’oeil, en coups de coeur…. Et puis, des toiles encore, qu’on peut « feuilleter » comme un grand livre.  Tourner les pages des vues de rues de Bombay:  Alain Steck les a accrochées, comme un présentoir de posters!  Bonne idée.  La réalité indienne est là,  mais « re-décrite » (comme il dit lui-même) par l’artiste.  Sa vision à lui.  Celle qui nous ouvre les yeux,  qui nous éveille à la magie que renferme souvent la réalité…
Steck

Emmanuelle Grand présente des grands formats, suspendus, recto-verso.  Elle aussi a  tenté de rendre son ressenti de l’Inde et de son expérience.  Par des collages subtiles,  elle raconte… Pages de journaux, écritures, silhouettes etc.  De beaux ensembles où le regard plonge, devine, circule, traverse les transparences… Peut-être une réflexion plus sociale et politique qu’il n’y paraît.Grand

Les artistes indiens exposent également: A. Khambatta, B. Miller et S. Padwal.  Et, bien sûr, les cubes géants des enfants sont réunis, avec leur côté nid, maison colorée, refuge, explosions de rêves.  Sans oublier les  films de Vincent Lauth sur l’expérience indienne…

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