J’ai toujours joué de malchance avec cet Entrepôt 9, à Quétigny (galerie Barnoud)! Je tourne en rond chaque fois pour la trouver et, quand enfin, je suis devant, je me cogne à une porte fermée! Eh bien, cette fois, les dieux étaient avec moi! Si j’ai encore foiré mon arrivée directe (« mais! bon sang! c’était bien dans cette rue, non? ») le lieu était ouvert (ouf!) et j’ai eu une belle visite de l’exposition temporaire et, même, une sortie des œuvres de la collection Barnoud … (je vais faire un papier en « petites infos)
En janvier 2014, l’Entrepôt 9 (rue Champeau, en fait, et non bd de l’Europe comme annoncé partout; tout prêt, cependant, au carrefour de la sculpture en ferraille!) accueillait l ‘expo « Ecritures ».
Henri Michaux et Gil Joseph Wolman sont à la fois écrivains-poètes et plasticiens. La Galerie Barnoud les a réunis ici sur le thème de l’écriture et sur ce lien subtile (mais réel) entre elle et l’art.
Wolman (début des années 60) triture les phrases imprimées et les utilise comme une matière pour composer une œuvre graphique. Elles perdent leur signification et leur rôle premier. Elles changent de registre. Détournement. Pour cela, il invente l’ « art scotch »: avec du ruban adhésif, il prélève des morceaux de textes (journaux ou magazines), puis les reporte sur un autre support. Et nous voilà face à des vagues de lettres plus ou moins superposées, effacées, gondolées, rognées… A cela s’ajoute un effet textile ou collage… On n’est plus dans la lecture d’un texte mais dans le regard d’une image. C’est un autre langage. Une autre façon d’exprimer. Les tableaux obtenus sont beaux et ils portent en eux un sens, peut-être ce que le Lettrisme (créé entre autre par Wolman) voulait: dénigrer le pouvoir des mots. (Sont pas si malins que ça, les mots! Souvent incapables de traduire nos émotions et pensées!)
Michaux, lui, cherche à transmettre ce qu’il découvre dans son inconscient. Là encore, les mots sont bien insuffisants. D’où l’invention d’un nouvel alphabet, fait de sortes de « cartouches » à la gouache, comme des hiéroglyphes. Petits bâtons enfantins, petites silhouettes naïves, petits signes sans nom… Et puis, Michaux se lâche, aidé par des drogues hallucinogènes. Résultats: des calligraphies superbes, à l’encre. L’écriture de l’âme. L’écriture devenue poésie abstraite. Communiquer autrement….
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Je vais mette un article dans « petites infos » de mon blog pour la collection Barnoud (collection Géotec)
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