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La Clairière, église St-Philibert

Avant de s’envoler pour la Pologne vivre sa nouvelle vie,  Fabien Lédé,  l’un des fondateurs et responsables du collectif Nü Köza, avait organisé cette exposition collective dans l’ancienne église St-Philibert de Dijon en  septembre 2012.  Elle s’intitulait « La Clairière » et (je crois) tournait  autour des vers de Baudelaire, extraits de Spleen et Idéal:   « la Nature est un temple où de vivants piliers…. »

St-Philibert?  C’est un lieu étrange et merveilleux.  Qui a connu plusieurs vies.  Cette expo est l’occasion de s’y replonger.

La seule église romane de Dijon,  d’un roman tardif,  du XIIème siècle.  (Son clocher, lui, est gothique).  Il reste quelques chapiteaux aux feuilles d’acanthe et feuilles de lys.  Il y a longtemps que cette pauvre église a été désaffectée.  Et elle  a connu bien des avatars.  Elle a même servi d’écurie et plus tard de dépôt de viande salée stockée à même le sol.  Et quand, en 1975, on lui a installé un chauffage électrique par le sol (couvert de béton) ,  les remontées d’humidité chargées de sel ont eu raison de ses beaux et sobres piliers.  Ils sont rongés.  Comme si l’église avait sombré au fond de la mer… Cette pierre dévorée a quelque chose d’émouvant et de beau (je trouve!)   De gros renforts en bois soutiennent certaines voûtes et arcades.   Là aussi, cette architecture de béquilles confère au bâtiment une certaine étrangeté qui me plaît bien.

L’exposition?  Une quinzaine d’artistes ont déposé des exemplaires de leur travail.  Le lieu est vaste, son volume est imposant et, parfois, les œuvres ont un peu de peine à émerger de ce grand espace.  (Je rêverais de confier l’intérieur de St-Philibert à un seul artiste:  un travail in situ….Genre Monumenta réduit!!)

J’ai retenu surtout Nathalie Reba et son  » full sentimental » .  J’ai retrouvé là son univers équivoque déjà entrevu à une expo de dessins à la galerie Nü Köza et sur son site.  Ici, un ban de poissons plats, genre soles, en verre, donnent l’impression de ramper sur le sable du sol de l’église.  Comme s’ils sortaient des murs et avançaient tant bien que mal vers une sortie improbable.  Avant de mourir asphyxiés…  Chaque pièce est un bel objet en soi.  Et l’accumulation (peut-être davantage encore aurait été bien !)  donne une impression forte… Troublant.

Sinon, j’étais contente de voir deux peintures d’Alain Steck, ainsi que celles de Marc-Antoine Mazoyer.  Les sculptures de Fabienne Adenis invitent toujours au voyage en son pays imaginaire.  Celles de Philippe Buiatti m’étaient inconnues (il est de Metz) , elles montrent des créatures en chorégraphies qu’on verrait bien dansées au sein de la forêt.

Le reste, comme ces dessins à la tondeuse sur peau de vache, ou cette fronde qui va lancer des petites boules de papier, ou cet engin que j’ai pris pour un détecteur et mesureur d’humidité (l’artiste aurait sans doute adoré mon erreur) etc ….  Non!  Pas concernée.  Les peintures du peintre-poète Georges Thierry, peut-être.  Mais pas convaincue…

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