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Auguste Pointelin

Le musée de Dole a proposé à l’été et l’automne 2018 une grande rétrospective de l’oeuvre de Auguste Pointelin (1839- 1933). Belle découverte pour moi. Vous pouvez voir des œuvres de lui à Dijon, Dole, Arbois, Lons le Saunier, Besançon etc.

En regardant les peintures de Pointelin (1839-1933), on évoque d’abord Corot puis Courbet. Peintres de paysages. Mais, très vite, on sent Pointelin se différencier. Très vite la nudité de ses paysages nous frappe. Et très vite on aborde avec lui quelque chose d’unique à cette époque:  le non paysage. Enfin! J’appelle ça ainsi! Et je trouve extraordinaire qu’un artiste, au tout début du XXème siècle, débouche, à force de travail, sur une espèce de spiritualisation du paysage. Ce dernier se vide tellement, se simplifie tellement, s’absente tellement qu’il devient plutôt une rêverie, une méditation…

Et, encore plus extraordinaire, non seulement la réalité n’est plus vraiment représentée, mais en outre l’image n’est même pas belle. Oui, à la fin de sa vie, il peint des tableaux qui ne correspondent plus du tout à l’esthétique conventionnelle. Là n’est pas son but. Au temps des impressionnistes qui s’enivrent de couleurs, Pointelin, lui, fait dans le sombre. Très sombre. Et la toile sur laquelle il peint est grossière, ce qui donne une rugosité à l’image. Les masses et les lignes se réduisent. Certes, tout cela ne fait pas du « joli »!

Cette expo chronologique permet de voir comment l’artiste en est arrivé là. Peu à peu, les arbres, l’eau, les nuages aux douceurs de couchant et autres détails concrets sont éliminés. Ne reste souvent qu’une ligne d’horizon entre ciel et terre…  Étonnant. Et très moderne! Mais dès le début du parcours de l’expo, on perçoit d’ailleurs quelque chose d’évanescent dans les paysages de Pointelin. Les lumières sont fragiles, celles du couchant ou du lever,  les arbres sont fins, peu nombreux, au feuillage léger. L’ensemble est estompé, silencieux, presque endormi. On ne s’étonne pas de constater peu à peu la disparition de tout cela.

Un mot sur l’accrochage : gênée par les éclairages, souvent mal dirigés, si bien que l’ombre du gros cadre doré et tarabiscoté (d’époque, mode de la fin XIXème!) ourle le haut de la peinture! Charmant! Et puis ces tableaux sombres pour la plupart seraient éclairés moins au-dessus…. Je suppose que ce serait mieux.  Je sais! Eviter les brillances, pas simple!  La bonne idée, c’est d’avoir plusieurs fois enlevé le cadre! Ouf!

Cliquer sur les visuels pour agrandir

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