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Daniel Carette, Galerie La Source

L’exposition à La Source (Fontaine-lès-Dijon),  en mai 2012,  portait le nom de « Ballet mécanique ». Le peintre Daniel Carette avait en effet choisi d’axer son dernier travail sur un thème qui le touche particulièrement: l’industriel. Et le résultat était convaincant.

La Galerie La Source ronfle et grince de ses hauts fourneaux, aciéries, laminoirs, usines et moteurs divers..  Un sujet plutôt rare dans un travail pictural (encore qu’il y a eu des antécédents) . Mais Daniel Carette traite cela avec une sensibilité poétique tout à fait touchante. Histoire de mémoire, chez lui. Histoire personnelle. Dans sa jeunesse, en effet,  il a été confronté à cet univers difficile de la métallurgie de l’Est de la France. « Ce passé me rattrape, il me faut en parler », dit-il.

Voilà donc une peinture figurative qui affronte une réalité de plein fouet, la montre, la détaille et la fouille sans hésitation. Une réalité réputée brutale, bruyante, impersonnelle, inhumaine. Une réalité moche (mais nécessaire). Et pourtant, au travers de cette violence-même, se joue un opéra à La Source en ce moment…

Tous ces échafaudages de barres rouillées, ces ferrailles,  ces architectures métalliques, ces tuyaux, ces engrenages, ces rouages, ces terrils, ces décharges…accèdent à une beauté surprenante. Quelque chose de bleuté, rosé, doux… Non pas que l’artiste cherche à embellir la réalité, mais il la fait émerger de ses souvenirs adoucis par le temps. L’époque est révolue, pour lui comme pour ce patrimoine industriel-là, et prend donc les flous de l’oubli, s’idéalise, se colore d’une sorte d’attendrissement.

Les images se confondent avec les sensations ou deviennent elles-même des sentiments, les formes ne sont plus qu’ émotions. Pour certains plans rapprochés (particulièrement réussis), la frontière de l’abstraction est vite franchie:  le vécu apparemment concret se traduit par des lignes à la définition presque abstraite. A force de sonder l’intime, de descendre dans les profondeurs de nos mines secrètes, la représentation tangible nous échappe. Et c’est bien.

Si cette peinture (bien que très réaliste) me plaît c’est qu’il y bat un cœur et qu’elle raconte des choses inexprimables.

A noter que Daniel Carette a donné une unité à son expo non seulement par le thème abordé et  l’ambiance créée mais également par les encadrements de ses toiles tous identiques.

cliquer sur les visuels pour agrandir

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