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atelier de Christine Delbecq

Premier regard, et premier pied posé sur le sol en ciment. Impression de grand espace brut. Quelque chose de pas fini.

Et puis on se dit que ce lieu porte bien son nom d’atelier. Ici, c’est sûr, quelqu’un travaille. On ne saurait dire encore le pourquoi de cette sensation. Mais dès la porte vitrée franchie, on devine une intense activité de production et de création.

C’est une ancienne usine? Ah! Oui? Pas étonnant.

Deuxième pied posé. On avance. Décidément c’est grand. Et lumineux. Et blanc. Accueillis par deux gros fauteuils confortablement habillés de draps. D’autres aussi. En rotin. En bois. Et des tabourets de formes variées. On s’installe. On est bien. Ce n’est pas vraiment propre. Ni rangé, ordonné. Pas vraiment sale non plus. Ni fouillis. C’est un mélange naturel et spontané de taches de peinture, de matériaux et outils amassés, de bouts de papier froissés, de cartons empilés…

On sent que la moindre feuille chiffonnée a sa raison d’être. Tout, ici, a un rôle à jouer. Rien d’inutile. Rien de perdu. Tout aura un jour sa place dans une œuvre, d’une façon ou d’une autre. Les choses vivent plusieurs vies. D’anciens travaux, dans un coin, là-bas, se croient abandonnés, mais ils partiront dans une autre aventure…Le cycle des existences…L’artiste y veille.

Le temps passe. On est de mieux en mieux ici. Grâce à la présence de Christine, bien sûr, mais aussi grâce à l’espace lui-même. C’est fou ce qu’il nous devient familier. Lui qui, tout à l’heure, paraissait presque froid. Il se réchauffe. Et son vide apparent se remplit. Le regard déniche peu à peu les choses. Des croquis, des maquettes sont punaisés au mur (les punaises, ici, sont foule: un côté non définitif, nomade, sans doute)…ça bouillonne de projets.

Les grandes toiles sont là.

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Etalées au sol. Accrochées au mur. En attente. Christine, tout en parlant, les couve du regard, les interroge en permanence, prend un chiffon humide ou un pinceau, s’approche de l’œuvre pour une rapide retouche…Là-haut, quelques toiles plus anciennes sont enroulées près du plafond. Au fond, on aperçoit une ouverture sur d’autres salles. S’y cache peut-être un travail en cours? Qui sèche? Qui a été mis au secret? Et près de nous, là, une longue table-bureau porte des monceaux de photos, de petits dessins encadrés, de classeurs, de documents, de livres…Et encore, plus loin, des volumes typiquement delbecquiens, appuyés à une colonne ou suspendus à une poutre, de grands calques prisonniers de barreaux, des pièces revenues d’expositions…Ils sommeillent dans leur coin, entre passé et futur. Guettant leur résurrection.

L’atelier de Christine Delbecq est « un laboratoire en perpétuelle effervescence » avais-je écrit il y a quelques temps. C’est vrai. Toujours tellement vrai.

C’est à St-Apollinaire, 2 impasse de Franche-Comté, pas loin de la poste et de la bibli, en face.

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